Le vendredi 23 septembre 2022 à 08 heures, l’Union des syndicats des Contrôleurs Aériens de l’ASECNA (USYCAA) a lancé un mouvement de grève qui a paralysé plusieurs aéroports en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, forçant l’annulation de la quasi-totalité des vols.
Le 25 juillet dernier, une grève avait pu être évitée de justesse grâce notamment à des négociations entre l’organisation et les dirigeants de L’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) . Toutefois, si ces négociations ont effectivement eu lieu, les revendications soulevées par l’USYCAA n’ont pas été satisfaites par les autorités de l’ASECNA, de quoi raviver le mécontentement du syndicat. « On a négocié les 29 et 30 août derniers. Mais on n’a pas eu gain de cause pour ce qui concerne la motivation, que ce soit l’augmentation de la prime de contrôle, le plan de carrière des contrôleurs aériens, la résorption du manque d’effectifs. Sur tout cela, l’Asecna n’a pas donné satisfaction », explique François Paul Gomis, son secrétaire général.
Face à cette incapacité de parvenir à un accord, les membres de l’USYCAA ont mis en exécution leur menace et ont déclenché le vendredi 23 septembre « une grève sauvage » de 48 heures censée se prolonger jusqu’au dimanche 25 septembre. Cette grève a ainsi occasionné des perturbations dans les aéroports de tous les États membres de l’Asecna qui compte 18 pays, majoritairement d’Afrique de l’Ouest.
Cette grève s’est tenue malgré l’interdiction de tous les tribunaux saisis à cet effet par les grévistes. A l’aéroport international Félix Houphouet Boigny d’Abidjan, « Aucun vol n’a décollé, ni atterri aujourd’hui (vendredi 23 septembre) » déclarait une source au sein de l’aéroport.
A Bamako, Ouagadougou, Lomé et Yaoundé, le constat est pareil et sans équivoque ; quasiment tous les vols commerciaux ont été annulés, exception faite pour l’aéroport de Dakar, où les autorités sénégalaises ont « saisi la justice et cette dernière a suspendu la grève et réquisitionné les aiguilleurs. Malgré cette réquisition, les aiguilleurs n’étaient pas dans la tour de contrôle vendredi matin et les autorités les ont remplacés par des militaires de l’armée de l’air », a expliqué le responsable de l’aéroport de Dakar.
La grève a été « assidûment suivie » dans 17 pays, avec 39 tours de contrôles hors service, sauf pour « les vols des chefs d’État et de gouvernement, les vols militaires, les évacuations sanitaires, les vols à caractère purement humanitaire, dont les opérations de recherches et de sauvetage » d’après un membre de l’USYCAA.
Elle a cependant été suspendue samedi midi soit 22 heures après son lancement par l’union syndicale qui a assuré à l’AFP avoir obtenu des garanties sur ses revendications.
Les contrôleurs aériens ont donc repris le service samedi soir (24 septembre) dans les différents aéroports concernés comme à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny et à l’aéroport international de Cotonou, mais dans certains pays comme le Burkina Faso, la reprise n’a pas été immédiatement effective en raison de sanctions administratives qui pèsent sur les syndicats, d’après l’ASECNA.