Macron et Tebboune, lors du sommet du G7, le 14 juin 2024/ photo: Sipa Press
Les relations entre la France et l’Algérie, déjà marquées par une histoire complexe et des tensions persistantes, ont récemment franchi un nouveau seuil de conflit. Les deux pays s’accusent mutuellement d’humiliation et de surenchère, exacerbant une situation diplomatique déjà fragile.
La dernière escalade a été provoquée par le retour en France d’un ressortissant algérien, surnommé “Doualemn” sur TikTok. Cet homme de 59 ans, qui avait tenu des propos violents à l’encontre d’un manifestant algérien antirégime, avait été expulsé de France suite à un avis signé par le préfet de l’Hérault le 7 janvier dernier. À son retour dans l’Hexagone, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a dénoncé le comportement de l’Algérie, affirmant que le pays “cherche à humilier la France”. Cette déclaration a été rapidement suivie d’une réaction d’Alger, qui a accusé l’extrême droite française de mener une campagne de désinformation et de mystification à l’encontre de l’Algérie.
Cette situation n’est pas un incident isolé. Les tensions entre les deux nations avaient déjà été exacerbées l’été dernier, lorsque le président français Emmanuel Macron a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Ce territoire, contrôlé à 80 % par le Maroc, est revendiqué par le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, qui milite pour son indépendance. Cette prise de position a été perçue par Alger comme une provocation, aggravant les relations bilatérales.
Un autre point de discorde est l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal par les autorités algériennes en novembre 2024. Cet événement a suscité des inquiétudes quant à la liberté d’expression en Algérie et a été interprété comme une nouvelle illustration des tensions entre les deux pays.
Face à cette accumulation de désaccords, la question se pose : les relations entre Paris et Alger ont-elles atteint un point de non-retour ? Les deux pays semblent enfermés dans un cycle de reproches et de méfiance, rendant difficile toute perspective de réconciliation. Alors que les enjeux économiques, culturels et sécuritaires demeurent cruciaux pour les deux nations, il est impératif qu’elles trouvent un moyen de surmonter leurs différends.
En définitive, la brouille actuelle entre Paris et Alger souligne la fragilité des relations franco-algériennes. Si des efforts ne sont pas entrepris pour apaiser les tensions et rétablir un dialogue constructif, il est à craindre que cette situation ne se détériore davantage, avec des conséquences potentiellement graves pour la coopération entre les deux pays.
Thom Biakpa