Au Cameroun, Maurice Kamto a vu sa candidature rejetée par l’Elécam/ AFP
La Commission électorale du Cameroun, Élécam, a publié, ce week-end, la liste provisoire des candidats retenus pour l’élection présidentielle prévue le 12 octobre. Parmi les treize candidatures validées, celle de Paul Biya, le président sortant, qui brigue un huitième mandat à l’âge de 92 ans, figure en tête. En revanche, l’opposant Maurice Kamto, ancien président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), a été exclu de la course, laissant ouverte la possibilité d’un recours devant le Conseil constitutionnel.
La liste des candidats comprend également des figures notables de l’opposition, dont deux anciens ministres ayant quitté le pouvoir pour rejoindre les rangs de l’opposition : Bello Bouba Maïgari, représentant l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), et Issa Tchiroma Bakary, investi par le Front pour le salut national du Cameroun (FSNC). L’avocat Akéré Muna, qui avait soutenu Maurice Kamto lors de la dernière élection, est également en lice, tout comme Joshua Osih, héritier politique de l’opposant historique John Fru Ndi, qui représente le Front social démocrate (SDF).
La candidature de Maurice Kamto a été invalidée en raison d’une prétendue double candidature de son parti, le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem). Élécam a affirmé avoir reçu deux candidatures distinctes, celle de Kamto et celle de Dieudonné Yebga, ce qui a conduit à l’exclusion de Kamto. Cette décision a été qualifiée de « manœuvre grossière » par Anicet Ékané, président du Manidem, qui a annoncé son intention de saisir le Conseil constitutionnel pour contester cette invalidation.
Le politologue Njoya Moussa a noté que cette exclusion n’était pas une surprise totale, évoquant les tensions croissantes et la militarisation de la ville de Yaoundé avant l’annonce des candidats. Paul Mahel, conseiller spécial d’Akéré Muna, a encouragé Maurice Kamto à rester actif dans le processus électoral, affirmant qu’il n’y avait pas de « recalé » dans l’opposition et suggérant qu’il pourrait soutenir une coalition pour les élections.
Alors que la campagne électorale se prépare, la situation politique au Cameroun reste tendue, avec des enjeux importants pour l’avenir du pays et la participation de l’opposition dans un contexte où Paul Biya, au pouvoir depuis 43 ans, continue de dominer la scène politique.
Thom Biakpa