Paul Biya lors du défilé civil et militaire à l’occasion de la Fête nationale, à Yaoundé le 20 mai 2025/ Photo: J.A
Au Cameroun, la candidature probable du président Paul Biya à la prochaine élection présidentielle est remise en question par un élu du parti au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Leon Theiller, conseiller municipal de la ville de Monatélé, a saisi l’Élécam, l’organe chargé des élections, pour faire constater l’illégalité d’une éventuelle investiture de Biya sans la tenue préalable d’un congrès ordinaire du parti.
Un acte de défiance
Cette démarche de Leon Theiller s’inscrit dans un contexte de défiance interne au sein du RDPC. À une centaine de kilomètres de Yaoundé, Theiller se bat pour que le directoire de son parti organise un congrès ordinaire. Selon lui, tant qu’un tel congrès n’aura pas eu lieu, le RDPC ne peut légitimement investir un candidat pour l’élection présidentielle. Il rappelle que le dernier congrès, au cours duquel Paul Biya a été élu pour un mandat de cinq ans, s’est tenu en 2011. Ce mandat a été prorogé en 2016 en vue de la présidentielle de 2018, mais depuis, aucune action n’a été entreprise pour renouveler ou légitimer ce mandat.
Une procédure judiciaire en cours
En avril dernier, Leon Theiller a saisi la justice pour faire reconnaître cette situation qu’il considère comme illégale. L’affaire est actuellement pendante devant les tribunaux, et il a également initié une procédure en référé pour obtenir une décision rapide.
Réactions au sein du RDPC
Au sein du comité central du RDPC, les réactions à cette contestation ne se sont pas fait attendre. Un cadre du parti a qualifié ces développements d’« agitation et d’épiphénomène », affirmant que la décision de présenter Paul Biya comme le candidat naturel du parti pour l’élection présidentielle d’octobre 2025 a été prise depuis longtemps.
La situation actuelle met en lumière des tensions internes au sein du RDPC, alors que le pays se prépare pour une élection présidentielle cruciale. La contestation de Leon Theiller soulève des questions sur la légitimité des processus internes du parti et sur l’avenir politique de Paul Biya, qui, malgré son statut de candidat « naturel et statutaire », pourrait faire face à des défis inattendus dans les mois à venir.
Thom Biakpa