Un camion incendié lors de l’attaque/ AFP
Dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 septembre, l’est de la République Démocratique du Congo a été le théâtre d’une attaque tragique imputée au groupe ADF/MTM. Selon les rapports de la société civile, cette incursion a coûté la vie à au moins 72 personnes, et quatorze maisons ont été réduites en cendres.
Les faits se sont déroulés à Ntoyo, près de Manguredjipa, dans la région des Bapere, au Nord-Kivu. Cyprien Sangala, coordinateur de l’organisation citoyenne Renadel, a qualifié cet acte d’« inhumain », décrivant une scène où des civils, y compris femmes et enfants, ont été massivement abattus. « Des familles entières ont été anéanties, ce qui rend cette tragédie encore plus insupportable », a-t-il déclaré. Selon des témoins, environ quarante assaillants, lourdement armés, ont encerclé un quartier avant de forcer l’entrée des maisons et des boutiques encore ouvertes. L’attaque a touché même un lieu de deuil, où de nombreuses personnes, principalement membres d’une même famille, s’étaient rassemblées.
En ce mardi, la colère et l’incompréhension dominent parmi les habitants, qui se sentent abandonnés face à la récurrence de tels massacres. Cette tragédie survient malgré l’engagement d’opérations conjointes entre les armées congolaise et ougandaise, censées mener des offensives contre les groupes comme l’ADF, affilié à l’État islamique.
Face à cette situation, Cyprien Sangala et d’autres leaders de la société civile se sont réunis pour exiger des comptes de la part des autorités. « Il est impératif que l’État explique la récurrence de ces massacres. Le peuple demande instamment que le groupe ADF soit traqué de manière officielle par l’armée. Une alerte avait déjà été émise une semaine avant le massacre, mais aucune action n’a été prise », a-t-il déploré.
L’horreur de cette attaque souligne l’urgence d’une action concrète pour protéger la population de l’est de la RDC et mettre fin à l’impunité qui entoure ces atrocités.
Thom Biakpa