La CENCO a donné sa position suite à la condamnation à mort de l’ex Président Joseph Kabila/ VOA
Le lundi 6 octobre 2025, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a exprimé son horreur face à la condamnation à mort de l’ancien président Joseph Kabila, prononcée par la Haute Cour militaire de Kinshasa. Ce verdict, rendu à l’issue d’un procès pénal expéditif, a été qualifié par les évêques de « décision qui ne va pas servir le pays », en raison des implications politiques et sociales qu’elle engendre.
Joseph Kabila, président de la RDC de 2001 à 2019, a été condamné le 30 septembre dernier à la peine capitale pour des accusations de « trahison » et « crimes de guerre ». Ce jugement a été prononcé en son absence, l’ex-président ne résidant pas dans le pays depuis deux ans, ce qui a alimenté des critiques sur la légitimité du processus judiciaire.
Monseigneur Donatien Nshole, secrétaire général de la Cenco, a souligné que la peine de mort constitue une violation du droit à la vie, un principe fondamental défendu par l’Église. Il a précisé que la position de la Cenco n’est pas motivée par l’identité de Kabila, mais par un principe sacro-saint de la doctrine catholique. « Dieu est l’auteur de la vie et lui seul a l’autorité légitime sur son commencement et sa fin », a-t-il affirmé.
La décision de la Haute Cour a également suscité des réactions contrastées au sein de la population. Tandis que certains y voient une forme de justice, d’autres la qualifient de mascarade. Monseigneur Nshole a insisté sur l’importance de privilégier le dialogue inclusif pour renforcer la cohésion nationale, arguant que la condamnation d’un acteur clé, capable de contribuer à cette recherche de solutions, ne fait qu’aggraver la situation.
La Cenco avait déjà exprimé son inquiétude en 2024 lorsque le ministre de la Justice avait levé le moratoire sur la peine de mort, soulignant que le respect de la vie humaine doit primer, indépendamment des circonstances. Dans ce contexte tendu, les évêques ont appelé à une réflexion approfondie sur les implications de ce verdict, qui, selon eux, dessert davantage le pays qu’il ne le sert.
Ainsi, la condamnation de Joseph Kabila à la peine de mort ouvre un débat crucial sur la justice, le droit à la vie et la nécessité d’un dialogue pacifique pour l’avenir de la République démocratique du Congo.
Thom Biakpa