Joseph Kabila, l’ancien président de la RD Congo, à Johannesburg, le 18 mars 2025. /Reuters
Installé officiellement en Afrique du Sud depuis l’année dernière, l’ancien président congolais Joseph Kabila a récemment rompu son silence pour annoncer son intention de revenir en République Démocratique du Congo. Dans une déclaration écrite publiée le 8 avril, il a exprimé son souhait de rentrer par l’est du pays, sans toutefois préciser la date ou le lieu de son retour. Cette annonce soulève la question des personnalités sur lesquelles il pourra compter pour mener à bien cette initiative.
D’après des informations recueillies, Kabila, qui réside principalement à Harare, au Zimbabwe, reçoit de nombreuses visites de personnalités congolaises. Parmi ses hôtes figurent d’anciens collaborateurs et des fidèles de longue date, ainsi que d’autres figures politiques.
Un nom se distingue particulièrement dans son entourage : celui de John Numbi. Ancien chef de la police nationale et inspecteur général des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), Numbi est actuellement recherché par la justice militaire congolaise pour son implication présumée dans l’assassinat de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana. En raison de ces accusations, il s’est également réfugié au Zimbabwe. Malgré une demande d’extradition émise par Kinshasa en 2022, Numbi a récemment refait surface en menaçant publiquement le président Félix Tshisekedi dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux à la fin de l’année 2023.
Par ailleurs, des sources indiquent que Kabila entretient des échanges avec des opposants récemment exilés en Europe, notamment en Belgique. Il bénéficie également du soutien de plusieurs leaders communautaires du Nord-Kivu, dont certains auraient des liens avec des groupes armés.
Concernant ses relations avec le Rwanda, qui avaient été particulièrement tendues à la fin de son mandat, Kabila semble avoir rétabli le dialogue avec Kigali. Il a envoyé des émissaires à plusieurs reprises ces derniers mois, et un proche de l’ancien président a affirmé qu’il n’y avait « pas d’animosité » entre Kabila et le président rwandais Paul Kagame.
Enfin, la question de Corneille Nangaa, ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et actuel coordinateur de l’AFC/M23, qui s’oppose à l’armée congolaise dans l’est du pays, demeure en suspens. Un membre de l’entourage de Kabila a confirmé qu’ils échangent, mais n’a pas fourni de détails supplémentaires sur la nature de leur relation.
Ce retour annoncé de Joseph Kabila pourrait avoir des implications significatives pour la scène politique congolaise, alors que le pays se prépare à naviguer dans un contexte complexe et incertain.
Thom Biakpa
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