Les équipes MSF auprès d’un patient dans le centre de traitement du choléra de Munigi en République démocratique du Congo /MSF
Depuis le mois de mai, la République démocratique du Congo (RDC) fait face à une épidémie nationale de choléra, avec près de 30 000 cas recensés depuis le début de l’année 2025. Alors que plusieurs provinces, notamment les deux Kivus, le Tanganyika et la Tshopo, étaient déjà touchées, la maladie a récemment atteint des zones urbaines de Kinshasa, suscitant l’inquiétude des autorités sanitaires.
Selon l’Institut national de santé publique (INSP), la capitale enregistre actuellement 136 cas cumulés depuis janvier, dont plus de 90 ont été signalés au cours des dernières semaines, entraînant une vingtaine de décès. Onze des vingt-trois zones de santé de Kinshasa sont désormais concernées par cette épidémie. En réponse à cette situation alarmante, Médecins sans frontières (MSF) a déployé un centre de traitement du choléra dans la ville et travaille à l’ouverture d’une seconde structure.
Stéphane Goetghebuer, chef de mission de MSF Belgique en RDC, a souligné que la propagation de l’épidémie à Kinshasa est directement liée à la situation dans le reste du pays. « Elle se propage progressivement, il n’est donc pas surprenant de voir la ville affectée », a-t-il déclaré.
Les quartiers les plus touchés sont ceux défavorisés, notamment ceux situés en zones inondables. Goetghebuer a précisé que « ce sont surtout les quartiers défavorisés qui sont affectés, ceux qui subissent des inondations, parfois causées par des rivières transformées en égouts qui débordent ».
La situation est aggravée par une saison des pluies tardive. « Kinshasa a connu de fortes pluies récemment, alors que la saison sèche aurait dû commencer plus tôt. Cela joue évidemment un rôle, mais c’est aussi une question de conditions d’hygiène et de vie », a-t-il ajouté.
La transmission du choléra, causée par la bactérie Vibrio cholerae, est étroitement liée à l’hygiène et à l’accès à l’eau potable. « Dès que la bactérie entre en contact avec la bouche ou les muqueuses, souvent via les doigts, l’infection peut se produire », a expliqué le responsable de l’ONG.
Face à cette crise sanitaire, il est crucial que des mesures soient prises pour améliorer les conditions d’hygiène et garantir l’accès à l’eau potable, afin de protéger les populations les plus vulnérables et de contenir la propagation de cette maladie mortelle.
Thom Biakpa