La Croix-Rouge lors d’une opération de
rinçage des équipements de protection contre le virus Ebola à Beni, en RDC/ OMS
Les autorités sanitaires de la République démocratique du Congo (RDC) ont récemment annoncé la déclaration d’une nouvelle épidémie d’Ebola, qui a déjà causé la mort d’au moins seize personnes depuis la fin du mois d’août. Cette flambée épidémique se concentre dans la province du Kasaï, située au centre du pays.
Le premier cas d’Ebola a été identifié le 20 août dernier chez une femme enceinte, qui s’est rendue à l’hôpital général de Boulapé, dans le Kasaï, en présentant des symptômes alarmants tels qu’une fièvre élevée, des vomissements, une fatigue extrême et des hémorragies. Le 3 septembre, des tests ont confirmé la présence du virus sur cinq échantillons, et depuis lors, vingt-huit autres cas suspects ont été recensés. Le taux de mortalité actuel est estimé à un peu plus de 50%, incluant quatre membres du personnel médical de l’hôpital où la première patiente a été traitée.
Les autorités sanitaires indiquent que cette épidémie est causée par la souche Zaïre du virus Ebola, pour laquelle un vaccin existe. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a également précisé que la RDC possède un stock de 2 000 doses de vaccins « prépositionnées à Kinshasa », prêtes à être envoyées au Kasaï.
Des mesures de riposte en place
Dans un communiqué, le Dr Mohamed Janabi, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, a affirmé que l’organisation œuvre « avec détermination pour stopper rapidement la propagation du virus et protéger les communautés », tout en prévenant que « le nombre de cas pourrait augmenter ».
En réponse à la situation, le ministre congolais de la Santé, Samuel Roger Kamba, a rassuré la population sur la capacité des autorités à gérer la crise. « Nous avons l’expertise nécessaire et nous savons quoi faire », a-t-il déclaré. Il a également détaillé le protocole de riposte mis en place, qui inclut l’identification des contacts des patients et leur vaccination avec le traitement Ebanga, dans l’espoir de contenir l’épidémie rapidement.
Les équipes de riposte, y compris celles de l’OMS, ont souligné que l’épicentre de la contamination se trouve dans une région isolée, nécessitant au moins une journée de route pour y accéder depuis Tshikapa, la capitale de la province. Les liaisons aériennes vers cette région restent également très limitées.
Une seizième épidémie à surveiller
Quant à l’origine de cette épidémie, Samuel Roger Kamba a précisé qu’il s’agit d’une résurgence, distincte des épidémies de 2007 et 2009, résultant d’une transmission du virus de l’animal à l’homme. Cela marque la seizième épidémie d’Ebola enregistrée en RDC.
Il est important de rappeler que le virus Ebola se transmet par les fluides corporels, et les symptômes principaux incluent des fièvres, des vomissements, des saignements et des diarrhées. Les personnes infectées ne deviennent contagieuses qu’après l’apparition des symptômes, qui se manifestent après une période d’incubation variant de 2 à 21 jours.
Les autorités congolaises et l’OMS continuent de surveiller la situation de près, mobilisant tous les moyens nécessaires pour endiguer cette nouvelle épidémie et protéger les populations vulnérables.
Thom Biakpa