Le président de l’Assemblée nationale de la RDC Vital Kamerhe a démissionné, lundi 22 septembre 2025 alors qu’il était visé par une pétition/AFP
Le 22 septembre 2023, Vital Kamerhe a annoncé sa démission de la présidence de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC). Cette décision intervient alors qu’il était ciblé par une pétition signée par 262 députés, qui devait être soumise à un vote lors d’une plénière convoquée ce même jour.
C’est l’honorable Jean-Claude Tshilumbay, premier vice-président de la chambre basse, qui a ouvert la plénière en annonçant la démission de Kamerhe. Ce dernier a ensuite pris la parole pour exprimer ses regrets face à ce qu’il considère comme une distraction des véritables enjeux du pays, notamment l’unité nationale, la cohésion, la défense de la souveraineté et le progrès économique. « Ce débat a fait passer au second plan les véritables défis. Dès demain, nous retrouverons le chemin de l’essentiel », a-t-il déclaré.
Avant l’ouverture de la plénière, plusieurs membres de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), le parti de Vital Kamerhe, avaient confirmé que sa démission avait été déposée devant le bureau de l’Assemblée. Kamerhe a également tenté de défendre son honneur en affirmant que les doléances exprimées dans la pétition n’étaient pas fondées et irrégulières. Cependant, le président de séance l’a interrompu, soulignant que ce n’était pas le lieu pour de telles explications.
La séance a été ajournée sans que la commission chargée d’examiner la pétition ne puisse présenter son rapport, Peter Kazadi, son président, ayant jugé que le compte rendu était désormais obsolète. Il a exprimé un sentiment de soulagement, notant que la situation aurait pu causer des dommages importants pour Kamerhe, confronté à un nombre élevé de ses électeurs.
Du côté de l’opposition, des voix s’élèvent pour dénoncer la procédure entourant cette démission, la qualifiant d’irrégulière et de mascarade orchestrée par l’union sacrée au pouvoir. Christian Mwando, chef de file de l’opposition, a affirmé que les règles du droit avaient été violées et que la démission de Kamerhe était un moyen de préserver l’honneur de tous.
En outre, il convient de noter qu’un autre membre du bureau de l’Assemblée, Dominique Munongo, rapporteuse adjointe et seule représentante de l’opposition, a également choisi de démissionner.
Cette démission marque un tournant significatif dans la politique congolaise, soulevant des questions sur la stabilité et l’avenir de l’Assemblée nationale à un moment où le pays fait face à des défis économiques et sécuritaires majeurs.
Thom Biakpa