Les combats entre l’armée et le mouvement rebelle M23 ont repris dans la province du Nord et Sud-Kivu/ AFP
Au cœur de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), la situation sécuritaire reste préoccupante. Ce week-end, de nouveaux combats ont éclaté entre le groupe armé Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFC/M23) et l’armée congolaise, soutenue par les forces Wazalendo. Ces affrontements se déroulent dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, malgré la récente signature d’un cessez-le-feu à Doha, entre le gouvernement congolais et le M23.
Des combats intenses dans le Nord-Kivu
Dans la province du Nord-Kivu, la journée du vendredi 8 août a été marquée par des accrochages violents dans le groupement de Waloa Yungu. Les habitants, pris au piège des hostilités, ont été contraints de fuir leur domicile. La société civile locale exprime de vives inquiétudes quant aux ambitions du M23, qui semble viser la prise de la cité stratégique de Pinga. Selon des informations, le groupe armé aurait renforcé ses effectifs avec l’envoi de nouvelles recrues et de munitions.
Des avancées territoriales au Sud-Kivu
Dans le Sud-Kivu, la situation est tout aussi alarmante. Le M23 aurait réussi à s’emparer de plusieurs localités dans le groupement de Mulamba après de violents affrontements. Des sources de la société civile de Walungu confirment ces avancées, tandis que l’armée congolaise qualifie ces informations de fausses. Me Didier Kabi, porte-parole du gouvernement provincial, a dénoncé ce qu’il considère comme une violation flagrante du cessez-le-feu par l’AFC/M23. Il a déclaré : « Nos militaires des FARDC, aux côtés de nos patriotes Wazalendo, se sont retirés progressivement pour éviter le bain de sang. Certaines localités – Kanyola, Muzinzi, Ciruko et une partie de Mulamba – sont actuellement occupées par ces rebelles. »
Un contexte de violence persistante
En parallèle, des combats ont également été signalés dans le territoire de Fizi, notamment à Kipupu et Mikenge, selon des sources sanitaires et locales. Cette escalade de violence met en lumière la fragilité de la paix en RDC, alors que les espoirs suscités par le cessez-le-feu à Doha semblent s’évanouir.
La communauté internationale et les acteurs locaux restent en alerte face à cette situation, qui risque d’aggraver les conditions de vie des populations déjà durement touchées par des années de conflit. Les efforts pour établir un dialogue et parvenir à une paix durable sont plus que jamais nécessaires dans cette région marquée par l’instabilité.
Thom Biakpa