L’ex-président congolais Joseph Kabila lors d’une élection/ Wikimedia
L’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a refait surface à Nairobi, au Kenya, où il a réuni, les 14 et 15 octobre, plusieurs figures de l’opposition. Cette réunion survient après sa condamnation à mort, prononcée fin septembre, pour des accusations de “trahison” et de “crimes de guerre”.
Kabila, qui a dirigé le pays de 2001 à 2019, avait disparu des radars depuis sa condamnation par contumace par la justice militaire congolaise. Son apparition à Nairobi a été marquée par la présence de personnalités politiques notables, dont l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, récemment condamné à dix ans de travaux forcés, et Bienvenu Matumo, un militant du mouvement citoyen Lucha, connu pour avoir été arrêté à plusieurs reprises sous le régime de Kabila.
À l’issue de ce conclave, les participants ont annoncé la création du “Mouvement sauvons la RDC”, un groupe qui appelle les Congolais à “dresser le front et résister à la dictature”. Dans une déclaration, ils ont dénoncé la détérioration de la sécurité dans le pays, la détention arbitraire de leaders politiques et l’incapacité du président actuel, Félix Tshisekedi, à gérer les multiples crises qui frappent la nation.
La réaction du gouvernement congolais a été immédiate et virulente. Les autorités ont qualifié la réunion de Nairobi de “capitale du complot”, accusant le Kenya d’abriter des fugitifs ayant des “nostalgies des privilèges perdus”. Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, a dénoncé ce rassemblement, le qualifiant d’initiative cachée sous le prétexte de la paix, mais révélant en réalité des intentions malveillantes. Il a également évoqué la “complicité des représentants de nos agresseurs”, en référence aux soutiens présumés du M23, un groupe armé lié au Rwanda.
Cette situation souligne les tensions persistantes en RDC, un pays aux prises avec des crises politiques et sécuritaires profondes. Le conclave de Nairobi pourrait avoir des répercussions importantes sur la dynamique politique en cours et sur la stabilité du pays.
Thom Biakpa