Le développement du réseau électrique en Afrique, un défi pour les gouvernants/ photo: Getty Images
L’accès à l’électricité est un enjeu crucial pour le développement de l’Afrique, mais il demeure un défi de taille. D’après le rapport « Foresight Africa 2025-2030 » de la Brookings Institution, le continent devra investir massivement, à hauteur de 400 milliards de dollars d’ici 2050, pour moderniser et étendre ses infrastructures électriques. Un approvisionnement fiable en électricité est fondamental pour stimuler l’industrialisation, améliorer les services publics et favoriser l’intégration des technologies numériques. Pourtant, moins de la moitié de la population africaine (43 %) bénéficie actuellement d’un accès stable à ce service vital, ce qui freine le développement économique et l’intégration numérique.
Cette situation alarmante résulte de plusieurs facteurs. Les infrastructures électriques en place sont souvent obsolètes et ne peuvent pas répondre à une demande en constante augmentation. De plus, les investissements dans le secteur énergétique ont été largement insuffisants, en particulier pour les réseaux de distribution et de transmission. Ce déséquilibre a des répercussions directes sur la vie quotidienne des citoyens, limitant leur accès à l’éducation, aux soins de santé et aux opportunités économiques.
Pour remédier à cette crise, des efforts concertés au niveau national et international sont indispensables. Des initiatives telles que le programme Mission 300, soutenu par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, visent à accélérer l’électrification du continent. Cependant, ces projets ne suffisent pas à combler le manque d’investissements. Il est crucial de mettre en place des politiques incitatives et de créer un environnement favorable aux investissements. Les gouvernements africains doivent renforcer la gouvernance du secteur énergétique, améliorer la transparence et réduire les risques pour les investisseurs.
Le secteur privé a également un rôle déterminant à jouer dans le développement des infrastructures électriques. Les partenariats public-privé peuvent s’avérer être une solution efficace pour mobiliser des capitaux et accélérer la mise en œuvre des projets. De plus, la coopération internationale est essentielle pour soutenir les efforts des pays africains. Les bailleurs de fonds, les institutions financières internationales et les ONG peuvent apporter leur expertise et leurs ressources financières pour accompagner les pays africains dans leur transition énergétique.
Pour transformer durablement le paysage énergétique africain, des réformes structurelles et une mobilisation accrue des financements, tant locaux qu’internationaux, sont nécessaires. Des institutions comme Afreximbank jouent un rôle clé en soutenant des projets énergétiques à travers le continent. Toutefois, pour atteindre l’objectif d’un accès universel à l’électricité d’ici 2050, les gouvernements doivent accélérer l’adoption de politiques inclusives et mettre en place des solutions de financement innovantes. La collaboration entre les acteurs publics, privés et internationaux sera essentielle pour répondre aux besoins croissants en énergie et garantir un développement durable pour les populations africaines.
Thom Biakpa