Agathe Habyarimana, veuve du président rwandais dont l’assassinat a déclenché le génocide de 1994/AFP
Ce jeudi 21 août 2025, la justice française a rendu une décision en ordonnant un non-lieu pour Agathe Habyarimana, veuve de l’ancien président rwandais Juvénal Habyarimana. Deux juges d’instruction parisiens ont ainsi tranché contre la demande du parquet national antiterroriste (Pnat), qui avait souhaité la mise en examen d’Agathe Habyarimana pour son implication présumée dans le génocide des Tutsis survenu en 1994.
Dans l’ordonnance consultée par l’Agence France-Presse, les juges affirment qu’il « n’existe pas de charges suffisantes » pour établir que Mme Habyarimana aurait pu être complice des actes de génocide ou participer à une entente visant à commettre de tels actes. Ils soulignent qu’elle apparaît davantage comme une victime, ayant perdu son mari, son frère et d’autres proches lors de l’attentat terroriste qui a coûté la vie à Juvénal Habyarimana en avril 1994, déclenchant le génocide.
Cette décision marque un tournant dans une affaire qui a suscité des tensions entre le Pnat et les juges d’instruction. Le parquet a d’ores et déjà annoncé son intention de faire appel de cette ordonnance, soulignant que cette décision a été prise alors qu’un recours est en cours d’examen.
Pour les associations de victimes du génocide, Agathe Habyarimana est perçue comme une figure clé de l’« akazu », le cercle restreint du pouvoir hutu impliqué dans l’orchestration des massacres.
Thom Biakpa