L’arrestation de Riek Machar, ancien chef rebelle ces derniers jours, risque de raviver la guerre civile au Sud Soudan / UNMISS MEDIA
La situation au Soudan du Sud se détériore, avec des signes inquiétants d’une nouvelle guerre civile. Le 26 mars au soir, Riek Machar, le premier vice-président, a été placé en résidence surveillée par les forces de sécurité sud-soudanaises. Cette arrestation survient après plusieurs semaines de tensions croissantes, marquées par l’arrestation de plusieurs de ses partisans et des affrontements autour de la ville de Nasir, où un général de l’armée régulière a été tué le 4 mars par un groupe armé lié à Machar.
Dans un communiqué, le Mouvement populaire du Soudan en opposition (SPLM-IO), le parti de Riek Machar, a rapporté que des hommes lourdement armés, dirigés par le ministre de la Défense et le chef de la sécurité nationale, ont fait irruption dans la résidence du vice-président pour l’arrêter, lui et sa garde rapprochée, qui ont été transférés vers un autre lieu.
Oyet Nathaniel, vice-président du SPLM-IO, a qualifié cette arrestation de « tromperie » et a dénoncé un « manque de volonté politique pour instaurer la paix et la stabilité dans le pays ». Il a également déclaré que l’accord de paix signé en 2018 est désormais « abrogé ».
Bien que la situation semble calme à Juba, la capitale, l’accès à la résidence de Riek Machar est bloqué par des véhicules blindés, et des mesures de sécurité renforcées ont été mises en place autour du Parlement.
L’ONU s‘inquiète d’un retour à la guerre civile
La raison précise de la mise en résidence surveillée de Riek Machar reste floue, le gouvernement n’ayant pas encore communiqué à ce sujet. Cette décision fait suite à des attaques survenues les 25 et 26 mars contre deux camps d’entraînement de la branche armée du parti de Machar, dont les membres doivent être intégrés à l’armée régulière sud-soudanaise. Ces assauts ont été qualifiés de « terroristes » par le parti d’opposition.
Cette escalade des tensions suscite de vives inquiétudes au sein de la communauté internationale. Dans un communiqué publié le 27 mars, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a exprimé ses craintes quant à la possibilité que la rupture de l’accord de paix entraîne un retour catastrophique à la guerre civile, exacerbant ainsi une situation déjà précaire dans le pays.
Thom Biakpa
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