L’armée Tchadienne a subi de grosses pertes suite à l’attaque de Boko Haram / photo: AFP
Le Tchad a été le théâtre d’une attaque tragique menée par Boko Haram, survenue le dimanche 27 octobre au soir. Cette offensive a ciblé une base avancée de l’armée tchadienne, située dans la région du Lac Tchad, près de la frontière nigériane. Selon un communiqué officiel de la présidence tchadienne, le bilan est lourd, avec au moins quarante soldats tchadiens tués. D’autres sources locales évoquent même une soixantaine de pertes, ainsi que de nombreux blessés.
L’attaque a débuté vers 22 heures locales et a été particulièrement violente, les assaillants étant en grand nombre. Les plus de 200 militaires présents sur la base n’ont pas réussi à repousser l’attaque. Les jihadistes ont occupé la base jusqu’à l’aube, emportant avec eux un important stock d’armes et de munitions après avoir incendié le camp militaire. Cet incident est l’une des attaques les plus meurtrières des dernières années, alors que Boko Haram s’était récemment concentré sur des attaques contre des civils, notamment des pillages et des enlèvements.
En réponse à cette situation alarmante, le président Mahamat Idriss Déby Itno s’est rendu sur les lieux dès le lundi matin et a lancé une opération nommée « Haskanite », visant à traquer les assaillants. Il a également tenu à rassurer les populations locales et les forces de sécurité sur son engagement à défendre le pays. La présidence a décrété trois jours de deuil national à partir de demain, avec mise en berne des drapeaux et interdiction des activités festives.
Cette attaque survient peu de temps après la fin de l’opération « Lake Sanity », menée par la Force multinationale mixte dans la région, qui n’a pas semblé avoir l’impact escompté sur la sécurité. Les jihadistes continuent de sévir dans cette zone marécageuse, s’attaquant aux agriculteurs et pêcheurs locaux, comme en témoignent les habitants. Ce scénario rappelle une attaque précédente à Bohoma, qui avait causé plus d’une centaine de morts, marquant les pertes les plus lourdes jamais enregistrées par l’armée tchadienne.
Thom Biakpa