Faure Gnassingbé consolide un peu plus son contrôle sur l’appareil d’État / capture Facebook
Cinq mois après la démission de l’ancien gouvernement, le président du Conseil, Faure Gnassingbé, a révélé une nouvelle équipe ministérielle, marquant une continuité dans la direction du Togo. Annoncé le 8 octobre par le secrétaire général du gouvernement, Stanislas Baba, ce nouveau cabinet comprend une trentaine de ministres, dont la majorité conserve ses fonctions, soulignant ainsi la volonté de stabilité du président, qui est au pouvoir depuis 2005.
Une équipe de continuité
Parmi les figures clés maintenues dans leurs postes, on retrouve Gilbert Bawara, un proche de Faure Gnassingbé, qui passe des Réformes du service public aux Relations avec le Parlement. Robert Dussey, ministre des Affaires étrangères, reconnu pour ses positions panafricanistes, reste également en fonction, tout comme Calixte Batossie Madjoulba, qui conserve le portefeuille de la Sécurité.
Des tensions politiques sous-jacentes
Cette recomposition gouvernementale intervient dans un contexte politique tendu. En juin et juillet derniers, plusieurs manifestations ont eu lieu à Lomé, en réaction à une réforme constitutionnelle controversée, prévue pour 2024. Cette réforme transforme le régime en un système parlementaire, où le président du Conseil, Faure Gnassingbé, détient le pouvoir exécutif, tandis que la présidence de la République devient essentiellement honorifique.
Ces manifestations, souvent réprimées avec violence, ont entraîné la mort de sept personnes, selon des organisations de la société civile. Bien que les appels à la mobilisation se soient apaisés, la tension demeure palpable. En septembre, Marguerite Gnakadè, ancienne ministre des Armées et belle-sœur de Faure Gnassingbé, a été arrêtée pour “atteinte à la sécurité intérieure de l’État”, ajoutant une couche d’inquiétude à la situation politique.
Une mainmise consolidée
Avec la formation de ce nouveau gouvernement, Faure Gnassingbé renforce son contrôle sur l’appareil d’État. À 59 ans, le président togolais, qui exerce le pouvoir depuis deux décennies, se positionne en tant que président du Conseil sans limites de mandat, consolidant ainsi son emprise sur la gouvernance du pays.
Ce nouveau cabinet, bien qu’axé sur la continuité, doit faire face à un environnement politique délicat, où les attentes de la population et les revendications de changement demeurent pressantes. L’avenir politique du Togo dépendra en grande partie de la capacité de ce gouvernement à naviguer dans ces eaux tumultueuses tout en répondant aux aspirations de ses citoyens.
Thom Biakpa