Vue des Forces de l’ordre dépêchées sur les lieux pour ramener le calme/ AFP
Le lundi 30 juin, sur la colline de Gasarara, située à une dizaine de kilomètres de Bujumbura, une violente scène de justice populaire a coûté la vie à six individus. Ces personnes ont été attaquées par un groupe de jeunes, qui les ont accusées de sorcellerie à la suite de décès inexpliqués dans la région. Certaines victimes ont été brûlées vives, d’autres ont été battues à coups de gourdin, et plusieurs ont été lapidées dans un contexte de grande tension.
L’incident s’est produit en fin d’après-midi, lorsque ces jeunes hommes armés ont fait irruption dans une dizaine de foyers pour en extraire violemment leurs occupants. Selon des témoins, ces agresseurs seraient des membres des Imbonerakure, la jeunesse du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, une milice que l’ONU a qualifiée de groupe paramilitaire. Des images de la scène, authentifiées par plusieurs témoins, ont rapidement circulé sur les messageries, témoignant de la brutalité de l’attaque.
Ce secteur, connu pour être un bastion de l’opposition, a été le théâtre d’un acte que le gouvernement a qualifié de « justice populaire inadmissible ». Le ministre de l’Intérieur s’est rendu sur place le lendemain pour constater la situation, tandis que le gouverneur de la province de Bujumbura, Désiré Nsengiyumva, a dénoncé ces violences et précisé que douze personnes avaient été arrêtées, sans toutefois révéler leur identité.
Ce type de drame n’est malheureusement pas isolé au Burundi. La population locale attribue souvent les morts inexpliquées à des pratiques de sorcellerie ou d’ensorcellement, ce qui alimente parfois des actes de violence extrême. Les autorités appellent à la retenue et à une enquête approfondie pour faire toute la lumière sur ces événements tragiques.
Thom Biakpa