Des militants de l’UGTT dans les rues de Tunis/ AFP
Le 21 août, près de 3 500 militants de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) se sont rassemblés dans les rues de Tunis, en réponse à l’appel de leur centrale syndicale. Ce rassemblement, qui intervient dans un contexte de tensions avec le gouvernement, souligne les inquiétudes croissantes quant aux menaces pesant sur la liberté syndicale et les tentatives de déstabilisation orchestrées par les autorités.
Malgré un dispositif de sécurité renforcé, la mobilisation a été massive, attirant des syndicalistes venus de différentes régions du pays. Les manifestants ont exprimé leur mécontentement à travers des slogans percutants tels que « Non au retour de l’État policier » et « Non aux milices », faisant référence à l’attaque survenue le 7 août devant les locaux de l’UGTT, où des opposants avaient appelé à la dissolution du syndicat.
Cette démonstration de force vise à rappeler le rôle historique de l’UGTT en tant que puissant acteur socio-politique en Tunisie. Au-delà de la simple défense de l’organisation elle-même, les manifestants soulignent l’importance de protéger la liberté syndicale et d’expression, considérant l’UGTT comme le dernier rempart contre une dérive autoritaire qui menace le pays.
Dans son allocution, le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, a réaffirmé l’indépendance du syndicat tout en lançant un avertissement sur la crise sociale imminente. Il a évoqué la montée des prix et la détérioration du pouvoir d’achat, des préoccupations qui pèsent lourdement sur la population tunisienne.
Ce rassemblement, qui a également mobilisé des acteurs de la société civile, témoigne d’un désir collectif de protéger les acquis sociaux et de garantir un espace de dialogue et de contestation face aux défis économiques et politiques actuels. L’UGTT, en tant que syndicat historique, continue de jouer un rôle crucial dans la défense des droits des travailleurs et la promotion de la justice sociale en Tunisie.
Thom Biakpa