Le Souverain Pontife plaide pour l’annulation des dettes des pays pauvres/ AFP
Lors du premier angélus de l’année 2025, qui s’est tenu à la place Saint-Pierre, le pape François a lancé un appel pressant en faveur de l’annulation des dettes des pays les moins avancés. Il a souligné que l’année jubilaire, qui a débuté à Noël, devrait être l’occasion de mettre en œuvre cette mesure, une tradition profondément ancrée dans l’Église catholique.
La question de la dette n’est pas nouvelle pour l’Église. Déjà en 1967, dans son encyclique Populorum Progressio, le pape Paul VI avait abordé ce sujet crucial en mettant l’accent sur le développement des peuples et la nécessité d’une justice économique. Lors du jubilé de l’an 2000, le pape Jean-Paul II avait également plaidé pour l’annulation des dettes des pays pauvres, affirmant que cela constituait « un but de civilisation et de progrès ».
Le pape François, s’exprimant le 1er janvier après l’Angélus, a rappelé que la remise des dettes est un don divin, évoquant la prière du Notre Père, qui appelle à la rémission des dettes. Cependant, il a insisté sur le fait que cette année doit être marquée par des actions concrètes. « Le Jubilé exige que cette remise des dettes soit traduite en actions sociales, afin qu’aucune personne, aucune famille, aucun peuple ne soit écrasé par le poids des dettes », a-t-il déclaré avec force. Il a également encouragé les dirigeants des pays de tradition chrétienne à donner l’exemple en annulant ou en réduisant autant que possible la dette des nations les plus vulnérables.
Ce n’est pas la première fois que le pape François plaide pour cette cause. En 2020, en pleine pandémie de Covid-19, il avait déjà exprimé des préoccupations similaires, soulignant l’impact dévastateur de la crise sur les pays en développement.
Dans le cadre de la doctrine sociale de l’Église, la question de la dette soulève des enjeux fondamentaux liés au bien commun et au développement durable. Le pape François souhaite que, durant cette année jubilaire, ces problématiques soient remises au cœur des débats, afin de favoriser une solidarité internationale et de promouvoir un avenir plus juste pour les populations les plus démunies. En appelant à l’annulation de la dette, il invite à une réflexion profonde sur les valeurs de justice, d’équité et de compassion qui devraient guider les relations économiques entre les nations.
Thom Biakpa