Le Capitaine Ibrahim Traoré chef de la junte burkinabé / photo AFP
L’information donne froid dans le dos. Selon une enquête menée par Human Rights Watch, l’armée burkinabè a massacré en une seule journée, 220 civils parmi lesquels 56 enfants. Ce bilan effarant de morts civils a été documenté par cette organisation de défense des droits de l’homme.
Les événements d’après l’ONG, se sont déroulés le 25 février dernier, où dans le village de Soro, les témoignages recueillis font état de la perte de 179 vies, tandis que 44 autres ont péri dans le village voisin de Nondin. Human Rights Watch a qualifié ces massacres, de » massacres parmi les abus les plus flagrants perpétrés par l’armée depuis près de dix ans ».
Malgré l’émoi suscité par ce rapport qui met en lumière ces actes horribles, les autorités burkinabè sont restées silencieuses sur la question. Toutefois, le procureur Aly Benjamin Coulibaly a lancé un appel public à témoins pour aider à identifier les responsables du massacre, estimant dans un premier temps le bilan à 170 morts.
Les témoignages oculaires ont fourni un récit effrayant de l’assaut militaire. Les survivants ont raconté à Human Rights Watch, comment un convoi de plus de 100 soldats est descendu sur le village de Nondin peu après le passage des combattants islamistes dans la région. Les soldats selon le rapport, ont systématiquement forcé les villageois à quitter leurs maisons, les ont rassemblés en groupes et ont ouvert le feu sans pitié, ne laissant personne épargné, même ceux qui tentaient de chercher refuge.
La brutalité s’est étendue au village de Soro, situé à seulement 5 kilomètres de celui de Nondin, où les militaires ont répété leurs actions meurtrières, tirant sans discernement sur les villageois et ceux qui tentaient de fuir.
L’armée a justifié ces actes odieux comme des représailles contre des villageois accusés d’avoir aidé des combattants islamistes, à la suite d’une attaque contre un camp militaire voisin par les forces insurgées dans la province province septentrionale du Yatenga.
Tirana Hassan, directrice exécutive de Human Rights Watch, a condamné ces massacres, les citant comme les dernières d’une série d’atrocités civiles commises par l’armée burkinabè dans ses efforts de contre-insurrection.
Le Burkina Faso, gouverné par une junte militaire depuis un coup d’État en 2022, avait promis de réprimer l’insurrection. Cependant, les violences ont persisté, les groupes djihadistes contrôlant désormais plus d’un tiers du pays.
L’on se souvient que par le passé, des organisations internationales, dont l’Union européenne et les Nations Unies, ont accusé le Burkina Faso de graves violations des droits humains dans sa lutte contre l’insurrection, citant parmi les atrocités commises les meurtres aveugles et les disparitions forcées de civils.
Le présent rapport publié par Human Rights Watch, leur donne entièrement raison. C’est une grosse pierre qui s’invite ainsi dans les bottes du capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte burkinabé.
Thom Biakpa
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