Jean-Louis Billon, cadre du PDCI et candidat déclaré à la présidentielle 2025/ photo: TB
Après plusieurs mois de démarches administratives, Jean-Louis Billon, cadre du PDCI-RDA, est désormais exclusivement ivoirien. Il a officiellement renoncé à sa nationalité française, une décision validée par un décret signé par le Premier ministre français François Bayrou et publiée dans le journal officiel le vendredi 7 mars 2025. Cet homme d’affaires, qui aspire à la présidence en 2025, avait hérité de la nationalité ivoirienne par sa mère, de nationalité française.
Un processus entamé en 2018
Selon des sources proches de Billon, la procédure de renonciation à la nationalité française a débuté en 2018, année où il a exprimé son désir de briguer la magistrature suprême en Côte d’Ivoire. Toutefois, il a dû suspendre cette démarche en raison de la candidature de son mentor, Henri Konan Bédié, lors de l’élection de 2020. « Le dossier était prêt entre 2018 et 2020, mais avec la candidature de Bédié, l’avocat de Jean-Louis Billon a décidé de mettre la procédure en pause », a expliqué un proche. Suite au décès du Sphinx de Daoukro, Billon a alors réactivé le processus. « Il suffisait de relancer le dossier, ce qui a été fait, et il est désormais définitivement et exclusivement Ivoirien depuis le 7 mars 2025 », a-t-il précisé. Selon certaines informations, la procédure ayant conduit à l’annulation de sa nationalité française a duré environ dix mois.
Une situation distincte de celle de Tidjane Thiam
Désormais libéré de cette contrainte, le délégué PDCI-RDA peut envisager sa candidature à la présidentielle sans craindre d’être disqualifié. Des observateurs notent que la démarche de Billon diffère de celle de Tidjane Thiam, son principal concurrent pour la candidature du PDCI-RDA. « Sa situation n’est pas comparable à celle de Thiam, qui a été naturalisé en 1987 à l’âge de 25 ans. Billon avait une double nationalité acquise, tout comme Michel Gbagbo », a-t-on appris.
Un contexte politique tendu
Ce changement de statut intervient dans un climat politique délicat. À l’approche de la présidentielle de 2025, la question de l’éligibilité des candidats est devenue cruciale. Le respect de l’article 55 de la Constitution, qui interdit la double nationalité pour les candidats à la présidence, est perçu comme un gage de loyauté envers la nation.
La procédure de renonciation à sa nationalité française n’a été officiellement engagée que le 7 février dernier. La libération de Billon de son allégeance à la nationalité française, après une procédure jugée « longue et éprouvante », représente une pression supplémentaire pour Tidjane Thiam. En effet, la question de la double nationalité de l’ancien CEO du Crédit Suisse continue de susciter des débats à moins de huit mois de l’élection présidentielle de 2025. La situation de Thiam reste donc incertaine, car son éligibilité pourrait être compromise par les dispositions constitutionnelles stipulant que tout candidat à la présidence doit être exclusivement ivoirien.
Thom Biakpa