L’opposant tchadien Succès Masra a décidé d’entamer dès ce 24 juin dans la soirée, une grève de la faim / BBC
Quarante jours après son arrestation, l’opposant tchadien Succès Masra a annoncé ce mardi 24 juin qu’il entamait une grève de la faim. Cette décision a été communiquée dans une lettre adressée au peuple tchadien, lue publiquement par une cadre du parti des Transformateurs au siège du parti.
Succès Masra, ancien Premier ministre, est actuellement poursuivi pour « incitation à la haine » et est accusé d’être le commanditaire du massacre de Mandakao. Les accusations reposent sur des propos qu’il aurait tenus dans un enregistrement audio, datant de près de deux ans, où il appelait à l’autodéfense des populations du sud du pays face aux violences qui y avaient lieu à l’époque.
Dans sa lettre, Masra dénonce ce qu’il considère comme une arrestation injustifiée. Il déclare : « Dès ce soir, en solidarité avec vous tous et en protestation pour les injustices imméritées, j’entre en grève de la faim pour exiger la libération des énergies de ce peuple prisonnier de ses injustices et inégalités. C’est le moyen que j’ai en prison. »
Il a également exprimé sa gratitude envers ceux qui s’engagent pour la cause commune, tant à l’intérieur du Tchad qu’à l’étranger. « La bonne nouvelle, elle est connue et sait que peu importe le temps que cela prendra, peu importe les blocages dressés, parce que nous sommes un peuple de citoyens libres à la naissance, comme Dieu l’a voulu en nous créant. Chaque prison individuelle ou collective n’est que passagère », a-t-il ajouté.
Masra a appelé le peuple tchadien à se lever et à avancer dignement, quelles que soient les circonstances. Son action vise à attirer l’attention sur les injustices qu’il estime être subies par le peuple tchadien et à revendiquer des droits fondamentaux.
Cette grève de la faim de Succès Masra s’inscrit dans un contexte politique tendu au Tchad, où les opposants au régime en place font face à des répressions croissantes. Les réactions à cette annonce sont attendues, tant sur le plan national qu’international, alors que la situation des droits de l’homme au Tchad continue d’inquiéter de nombreux observateurs.
Thom Biakpa
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