Charle Blé Goudé et le COJEP s’engagent à soutenir la candidate Simone Gbagbo lors de la présidentielle/AFP
Le Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP) a décidé de se ranger derrière la candidature de Simone Ehivet Gbagbo pour la présidentielle prévue le 25 octobre prochain. Cette décision a été prise lors d’une Convention nationale extraordinaire qui s’est tenue à la Fondation Félix Houphouët-Boigny à Yamoussoukro, où les délégués du parti de Charles Blé Goudé ont voté massivement en faveur de cette candidature.
Au-delà de cette investiture, c’est le discours inspirant et mobilisateur de Charles Blé Goudé qui a retenu l’attention. L’ancien ministre a su galvaniser ses partisans, les exhortant à se mobiliser pour les élections à venir, tout en rejetant l’idée de l’abstention. Il a souligné l’importance d’une démocratie pacifique pour la conquête du pouvoir.
Dans une salle remplie de fervents soutiens, Blé Goudé a présenté Simone Gbagbo avec des mots puissants : “Elle n’a pas seulement étudié l’histoire. Elle a fait l’histoire. Elle a traversé des épreuves, mais elle est restée debout. Aujourd’hui, elle est le symbole de la résilience et elle peut devenir la première femme présidente de la Côte d’Ivoire.”
L’ancienne Première Dame se voit ainsi propulsée au cœur du paysage politique ivoirien par un parti qui souhaite jouer un rôle prépondérant.
Répondant aux critiques l’accusant de renier son mentor politique Laurent Gbagbo, Blé Goudé a affirmé sans ambiguïté : « Je fais partie de la famille Pro-Gbagbo. C’est un fait. Mais, aujourd’hui, je me bats pour l’avenir de la Côte d’Ivoire ». Il a mis en lumière les divisions au sein de l’opposition, appelant à une unité nécessaire et à dépasser les querelles inutiles : « Ensemble, bâtissons la Côte d’Ivoire. La polémique ne sert à rien. Gardons foi en notre démocratie ».
Un point fort de son discours a été son appel à ne pas céder à l’abstention : « Notre véritable adversaire, le 25 octobre, n’est pas seulement Alassane Ouattara. C’est l’abstention. Rester chez soi, c’est déjà perdre ».
Pour illustrer son propos, il a utilisé une métaphore sportive : « Imaginez que la Côte d’Ivoire soit en finale, mais que Didier Drogba ait pris un carton rouge. Déclarons-nous forfait ? Non ! Nous devons trouver un remplaçant pour aller chercher la victoire. Ce remplaçant, c’est Simone Gbagbo. Jouons notre match !»
Blé Goudé a également lancé un vibrant appel à la non-violence : « Je m’engage pour que cette année, aucun Ivoirien n’ait à fuir son pays. Je lutte pour des élections sans violence. Le changement par la rue peut sembler séduisant, mais il n’est jamais durable ».
Il a également insisté sur l’importance d’une campagne respectueuse, invitant ses partisans à offrir une alternative crédible au peuple ivoirien, tout en appelant à aller convaincre les électeurs déçus : « Il y a 5 millions d’électeurs qui se sentent abandonnés. Réchauffons leurs espoirs avec nos propositions. Allez les rencontrer, quartier par quartier ».
Le discours de Blé Goudé a été un message d’espoir, de maturité et de responsabilité : « Le changement que j’appelle ne doit pas coûter la vie d’un seul Ivoirien. Je ne suis pas pro-Ouattara. Je suis pro-Côte d’Ivoire », a-t-il conclu.
Avec cette nouvelle orientation, le COJEP espère rassembler un électorat en quête de stabilité, de réconciliation et d’un nouveau départ.
Thom Biakpa