Le président béninois Patrice Talon a quelque peu assoupli sa position sur la question du pétrole nigérien / Photo AFP
La tension diplomatique entre le Benin et le Niger née du dialogue de sourds entre les autorités des deux pays sur la question de l’ouverture de leurs frontières communes, continue d’alimenter les débats. Au Bénin, l’opposition politique par la voix de l’ancien président Nicéphore Soglo, s’est engouffrée dans la brèche en demandant à Patrice Talon d’assouplir sa position sur la question du pétrole nigérien, dans la mesure où il s’agit d’une affaire qui peut être bénéfique au pays.
Dans la foulée de ces critiques, Patrice Talon a reçu en audience ce mercredi 15 mai à Cotonou, le directeur général de la société chinoise CNPC, accompagnés de quelques collaborateurs. La CNPC, c’est la société en charge de la construction et de l’exploitation du pipeline d’export Bénin-Niger. Au terme de l’audience, le ministre béninois de l’énergie a annoncé à la presse que le Bénin a décidé d’autoriser de façon ponctuelle et provisoire au premier navire qui mouille sur la plateforme de Sémè à charger le brut nigérien. Toutefois, le ministre béninois en charge de l’énergie précise que cette autorisation ne suffit pas pour lancer l’exploitation de façon normale.
Selon le ministre Samou Seidou Adambi, cette autorisation a été accordée suite à une demande expresse de la douane nigérienne pour participer aux opérations de chargement. Ce n’est toutefois pas encore le feu vert pour le démarrage des activités d’exploitation normale.
« La douane nigérienne ayant adressé une lettre à la douane béninoise pour la participation d’une délégation de cadres nigériens ensemble avec les cadres béninois tel que prévu par les accords, nous avons donc décidé d’autoriser le chargement du navire qui mouille dans nos eaux », a déclaré à la presse, le collaborateur de Patrice Talon.
Il explique que l’exploitation normale de l’oléoduc se fera dans un cadre normal de relations d’État à État. Dans les coulisses de ces échanges, des informations font savoir que le premier navire pourra charger dès ce jeudi 16 mai 2024.
La deuxième information majeure qui se dégage de cette audience, c’est la convocation par les Chinois d’une réunion du comité inter-États Bénin-Niger, chargée de régler les difficultés et les incompréhensions. Si la date de cette rencontre n’a pas été fixée, le ministre de l’énergie a tout de même confié que le Bénin a donné son accord en vue d’y participer.
Vendredi, la délégation chinoise sera à Niamey pour essayer d’obtenir l’accord des autorités nigériennes dans sa démarche de bons offices.
Thom Biakpa