Une manifestation hostile à la France dans les rues de Ouagadougou en 2023
Photo AFP
Les relations entre la France et les autorités Burkinabè continuent de battre de l’aile. Alors que quatre fonctionnaires français sont toujours en résidence surveillée au Burkina-Faso, et ce, depuis plus de 4 mois, la junte vient de prendre une autre décision concernant trois diplomates français, dont deux conseillers politiques à l’ambassade de France à Ouagadougou.
Ils sont déclarés » persona non grata sur le territoire du Burkina Faso, pour activités subversives« , d’après un courrier du ministère burkinabè des Affaires étrangères, en date du 16 avril 2024. Ces trois diplomates français sont donc » priés de quitter le territoire du Burkina Faso dans les prochaines 48 heures« ,comme mentionné dans la missive adressée à l’ambassade française.
Si les raisons de cette expulsion n’ont pas été données avec detail, des informations relayées par RFI indiquent que ces trois personnes, ont mené ces derniers temps, » un travail classique de diplomate », en rencontrant notamment des organisations de la société civile, des influenceurs, des hommes d’affaires et des chefs d’entreprise.
Ces rencontres auraient également été organisées avec des médias burkinabè. Des médias, qui selon une source, n’étaient pas dans la droite ligne de la junte, tout comme les organisations de la société civile rencontrées. Les autorités en auraient-elles pris ombrage ? C’est ce qui se murmure, côté français.
Les trois diplomates sont depuis mardi déclarés persona non grata dans le pays. Ils ont 48 heures pour quitter le territoire. Mais, toujours selon des informations rapportées par RFI, l’une des trois personnes mises en cause a déjà quitté le Burkina-Faso depuis plusieurs jours.
Une chose est sûre, cette autre embrouille entre les autorités de la junte burkinabé et l’ambassade française dans ce pays, ne devrait pas arranger les relations entre Ouagadougou et Paris, déjà très dégradées depuis l’arrivée de ces militaires au pouvoir en septembre 2022. Un diplômate français a d’ailleurs qualifié cette décision d’expulsion » d’acte d’hostilité fort ».
Pour rappel, quatre fonctionnaires français sont toujours en résidence surveillée dans le pays, et ce, depuis plus de 4 mois. Ces derniers, présentés par les autorités burkinabè comme des agents de renseignement, avaient été arrêtés le 1er décembre 2023 puis mis en examen et incarcérés.
Thom Biakpa