3900 personnes ont trouvé la mort et 4 millions de déplacés enregistrés selon les sources dans les violences rendues au cinquième mois des affrontements entre les deux généraux rivaux. Les institutions internationales semblent inertes face à l’évolution de la terreur.
La situation s’enlise avec l’entrée en guerre des groupes armés rebelles en soutien à chaque camp opposé. Une manifestation du prolongement des batailles alors que les institutions internationales tardent à trouver des solutions pour faire cesser les escalades et ramener la paix.
Les deux généraux en conflit disposeraient chacun des équipements militaires assez conséquents pour entretenir la guerre dans la durée. Une crainte pour les populations locales et une menace pour les pays voisins du Soudan parmi lesquels le Tchad et la Lybie, deux États secoués par les attaques diverses.
Le cas soudanais serait-il une fatalité ? « L’Union africaine ne dispose pas de forces militaires pour intervenir au Soudan dans une mission qui consisterait par exemple à créer une zone tampon entre les éléments antagonistes, le temps d’écarter les rivaux et de faire ralentir les affrontements pendant que le levier diplomatique s’active. Cette tactique manque à l’UA ; la guerre perdure faute de moyens géostratégiques au niveau de l’instance panafricaine ». Aimé Bounoung, politologue, explique les raisons de la persistance des violences à Khartoum.
Aussi n’hésite-t-il pas à qualifier pour ce cas précis, la diplomatie africaine d’ « impuissante et sans effet » qui toujours selon lui « n’a pas de méthodes contraignantes pour sanctionner les officiers supérieurs en rivalité et leur imposer des conduites à tenir d’autant plus qu’il s’agit de la plus haute hiérarchie institutionnelle continentale ». Les Nations unies et la communauté internationale traînent le pas pour trouver les résolutions concrètes face à une crise qui nécessite les actions humanitaires d’urgence. Ce qui s’apparente à une inertie des organismes africains et onusiens envenimerait la situation. Selon le rapport de l’ONU « Le plan de financement de 2,57 milliards de dollars pour l’aide humanitaire au Soudan n’a reçu que 651 millions de dollars ».
Un montant insuffisant pour couvrir les exigences alimentaires et sanitaires des victimes de la guerre. Mais la voie du dialogue entre les parties en conflit ne peut être exclue. « Les pays du Golf ont une influence sur le Soudan par rapport à l’islam largement dominant dans le pays. L’implication de quelques-uns dans le dialogue inclusif pourrait calmer les tensions ». Suggère l’universitaire.
Tchuisseu Lowé