Ahoua Don Mello, vice-président du PPA-CI/ Wikimédia
À un peu plus d’un mois de la clôture du dépôt des candidatures pour la présidentielle d’octobre en Côte d’Ivoire, une voix et non des moindres s’élève au sein du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI). Ahoua Don Mello, vice-président du parti, a adressé une lettre ouverte à l’ancien président Laurent Gbagbo, plaidant pour une stratégie de « précaution » qui permettrait d’élargir le champ des candidatures au sein du PPA-CI.
Dans sa lettre, Ahoua Don Mello propose que deux ou trois cadres du PPA-CI déposent leur candidature afin de garantir la présence du parti au scrutin, au cas où Laurent Gbagbo resterait inéligible. « Ce ne sont pas des candidatures de substitution », précise-t-il, ajoutant que ces candidatures deviendraient « caduques » si une solution politique permettait à Gbagbo de se présenter.
Don Mello suggère également la tenue d’une convention extraordinaire pour désigner le candidat du parti parmi ceux qui seraient validés par le Conseil constitutionnel. Il met en garde contre un éventuel boycott des élections, soulignant que cela affaiblirait durablement le PPA-CI et le priverait de toute influence politique.
Cependant, la direction du PPA-CI a réagi à cette lettre en exprimant sa surprise. Dans un communiqué publié dimanche après-midi, le parti a affirmé que « le document n’a jamais été enregistré ni soumis aux instances du PPA-CI », réaffirmant que Laurent Gbagbo demeure son unique candidat désigné pour la présidentielle d’octobre.
Il est important de noter que l’ancien président Gbagbo est toujours inéligible, ayant été radié des listes électorales depuis 2020 à la suite de sa condamnation à 20 ans de prison dans l’affaire de la « casse de la BCEAO ». Cette situation soulève des questions sur l’avenir politique du PPA-CI et la stratégie à adopter face à l’échéance électorale imminente.
Alors que le climat politique se tend à l’approche des élections, la position d’Ahoua Don Mello pourrait ouvrir un débat interne au sein du PPA-CI sur la nécessité d’adapter leur stratégie pour assurer la représentation du parti sur la scène politique ivoirienne.
Thom Biakpa