Damana Pickass condamné à 10 ans de prison ferme/ photo : TB
Le tribunal de première instance d’Abidjan a rendu son verdict ce mercredi 12 février dans le cadre du procès concernant l’attaque du camp militaire d’Abobo, condamnant Damana Pickass et Koua Justin, deux figures du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), à une peine de 10 ans de prison ferme.
Damana Pickass, actuellement exilé au Ghana, a vu sa peine accompagnée d’une interdiction de deplacement dans le pays pendant une décennie, avec pour exception son lieu de naissance. De plus, il se voit privé de ses droits civiques pour une période de cinq ans.
Les accusations portées contre lui sont sérieuses. Il était poursuivi pour « atteinte à la sûreté de l’État », « détention illégale d’armes », « participation à une activité criminelle » et « terrorisme ». Ces chefs d’accusation font référence à l’attaque d’un camp militaire à Abobo, survenue entre le 20 et le 21 avril 2021, au nord d’Abidjan. Le procureur, Braman Koné, a affirmé que Pickass avait donné son aval à Jean-Claude Egny, l’un de ses co-accusés, pour mener cette opération. Bien qu’il ait nié toute implication directe, il a été désigné comme le principal financier de l’attaque.
Le tribunal n’a pas ordonné de mandat de dépôt, permettant ainsi à Damana Pickass de demeurer en liberté jusqu’à ce que le verdict devienne définitif. Son avocat, Me Jonas Loubao Zadi, a d’ores et déjà annoncé son intention de faire appel de cette décision, qualifiant les accusations portées contre son client de « pure invention » et « d’absurdité ».
Quant à Koua Justin, il a été condamné à 10 ans de prison pour des faits de troubles à l’ordre public. Le tribunal a également prononcé contre lui une interdiction de deplacement dans toute la Côte d’Ivoire, sauf à Korhogo, sa ville de travail, et à Abidjan, son lieu de naissance.
Un troisième accusé, Babily Dembélé, a été condamné par contumace à 5 ans de prison, assortis d’une interdiction de séjour à Abidjan pour une durée de cinq ans.
Ces verdicts interviennent dans un contexte politique tendu, marqué par des tensions persistantes autour des événements survenus lors de l’attaque d’Abobo et de la situation politique actuelle en Côte d’Ivoire.
Thom Biakpa