Depuis plusieurs mois, l’Afrique du Sud fait face à une pénurie d’électricité qui impacte son économie et contraint les 60 millions de Sud-Africains à adapter leurs habitudes, en limitant notamment les heures de cuisson, de lavage de linge et de recharge de téléphone. La durée des délestages a parfois atteint près de douze heures par jour, aggravant une situation déjà difficile depuis l’année dernière.
Cette crise énergétique affecte particulièrement les propriétaires de petites entreprises qui luttent pour leur survie et doivent faire des choix difficiles.
Face à ces coupures d’électricité récurrentes, près de 4 500 manifestants se sont rassemblés à Johannesburg et au Cap pour exprimer leur mécontentement.
L’état de catastrophe a été déclaré en debut février par le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Il permettra de mettre un terme à la crise énergétique profonde qui affecte la vie quotidienne l’Afrique du Sud, en débloquant des fonds exceptionnels : des aides seront octroyées aux entreprises, en particulier celles opérant dans le secteur alimentaire qui ont été fortement impactées par la crise. Les coupures d’électricité seront évitées dans la mesure du possible pour les hôpitaux et les stations d’épuration.
L’entreprise publique Eskom, responsable de 90% de la production d’électricité en Afrique du Sud, principalement à partir du charbon n’est plus en mesure de produire suffisamment d’électricité et
est confrontée à une dette considérable de plus de 20 milliards d’euros (soit 400 milliards de rands). Cela a conduit le gouvernement à annoncer l’année dernière qu’il reprendrait la moitié de cette dette.
Cette mesure de renflouement conduira à une augmentation de la dette publique à près de 300 milliards d’euros (soit 5,84 trillions de rands), représentant ainsi 73,6 % du PIB du pays au cours des trois prochaines années.
En outre, le gouvernement sud-africain a annoncé qu’il accorderait des avantages fiscaux pour encourager les investissements dans la production d’énergie propre, face à une crise de l’électricité qui pèse lourdement sur le pays et risque d’aggraver la dette publique.
Lors de la présentation du budget annuel du gouvernement devant les parlementaires au Cap, le ministre des Finances Enoch Godongwana a déclaré qu’à partir du 1er mars, « les entreprises pourront réduire leur revenu imposable de 125% du coût d’un investissement dans les énergies renouvelables ».
Ainsi, les particuliers qui souhaitent installer des panneaux solaires sur leur toit « afin de réduire la pression sur le réseau et contribuer à atténuer » les coupures de courant seront également éligibles à certaines dispositions.