Le génocide rwandais a fait au moins 800.000 morts selon l’ONU/ photo: Sud Ouest
Le mardi 17 décembre, la cour d’assises de Paris a confirmé la peine de réclusion criminelle à perpétuité prononcée en première instance contre Philippe Hategekimana, un ancien gendarme rwandais. Reconnu coupable de génocide et de crimes contre l’humanité, il a été jugé pour presque tous les chefs d’accusation qui pesaient sur lui. Après six semaines et demie de procès en appel, la cour a réaffirmé la gravité des actes commis par Philippe Manier, qui a été impliqué dans le génocide des Tutsis en 1994.
Naturalisé français en 2005 sous le nom de Philippe Manier, cet homme de 67 ans a été reconnu coupable d’avoir participé ou encouragé le meurtre de nombreux Tutsis dans la préfecture de Butare, au sud du Rwanda. Le président de la cour a souligné son rôle déterminant dans le génocide, affirmant que sans son intervention, les événements n’auraient pas atteint une telle ampleur.
À l’issue de l’audience, Alain Gauthier, président du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), a exprimé sa satisfaction face à cette décision, qu’il attendait avec confiance. Il a noté que la défense de Philippe Hategekimana, qui soutenait qu’il n’était pas présent lors des faits, était difficilement défendable.
Malgré les accusations, l’ancien gendarme a toujours nié toute implication dans le génocide, affirmant même avoir sauvé des Tutsis. Surnommé Biguma à l’époque des faits, il était accusé d’avoir participé à plusieurs massacres, y compris celui du bourgmestre de Ntyazo, qui s’opposait à la mise en œuvre du génocide dans sa commune. L’accusation a également mis en avant son rôle dans l’établissement de barrages routiers destinés à contrôler et à assassiner des civils tutsis.
Les avocats de Philippe Manier ont annoncé leur intention de se pourvoir en cassation. Le génocide au Rwanda, qui a eu lieu entre avril et juillet 1994, a causé la mort de plus de 800 000 personnes, principalement des Tutsis, selon les estimations de l’ONU.
Thom Biakpa