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En Guinée, tout tourne au ralenti depuis le lundi 19 février 2024, date de la dissolution du gouvernement par la junte au pouvoir. Ce limogeage intervenu sous fond de crise sociale et de querelle d’ego, a été suivi de mesures conservatoires prises par le général Mamadi Doumbouya, chef de la transition en l’encontre des ministres du desormais ex-gouvernement.
Le CNRD a annoncé le gel des comptes bancaires et la saisie des passeports des ministres remerciés, également sommés de rendre leurs véhicules de fonction. Et depuis, c’est la confusion totale dans le pays déjà plongé dans une crise politique et sociale.
Ce Mardi 20 février, le porte-parole de la présidence a donné les raisons de cette décision de limogeage : » Il a été constaté qu’il fallait redonner un nouveau souffle à l’action du gouvernement », a-t-il annoncé.
En attendant ce » nouveau souffle » promis par la présidence, c’est la grogne et le mécontentement au sein de la population. Celle-ci continue de subir les effets néfastes des coupures d’électricité récurrentes, la hausse des prix des denrées de première nécessité, la rareté du carburant qui a fait grimper le coût du transport et plusieurs autres soucis qui rendent de plus en plus intenable leur quotidien.
Pris entre déception et pessimisme, nombreux sont les Guinéens qui n’espèrent rien de nouveau du prochain gouvernement. Pour eux, les problèmes de la Guinée sont plus d’ordre structurel. Changer de gouvernement n’est donc pas la solution.
Dans le milieu des médias, les syndicats menacent de déclarer une grève générale. Ils dénoncent les atteintes à la liberté de la presse. Cependant, Ibrahim Kalil Diallo, le secrétaire général adjoint du syndicat des journalistes, se veut optimiste: » Nous espérons qu’il y aura un climat qui sera favorable à l’émergence de médias libres et indépendants dans notre vie. En tout cas, ce petit espoir là, on l’a », a-t-il déclaré.
La Guinée pour l’heure est toujours dans l’attente de la nomination d’un nouveau gouvernement censé apporter » ce fameux nouveau souffle » au pays et à son peuple.
Thom Biakpa