La Cour suprême guinéenne a publié, samedi 8 novembre, la liste des candidats autorisés à se présenter à l’élection présidentielle prévue le 28 décembre prochain. Sur les 51 dossiers déposés, seuls neuf noms ont été retenus, dont celui du colonel Mamadi Doumbouya, chef de la junte militaire au pouvoir depuis le coup d’État de 2021.
Cette annonce marque un tournant dans la transition politique entamée il y a quatre ans. En effet, la candidature de Mamadi Doumbouya, longtemps pressentie par ses partisans mais contraire à ses engagements initiaux de « rendre le pouvoir aux civils », suscite un vif débat dans le pays comme à l’étranger.
Une compétition restreinte et sous tension
Outre Doumbouya, huit autres candidats ont été validés, dont Faya Lansana Milimono, connu pour ses critiques virulentes contre la junte. Cependant, la plupart des autres concurrents sont peu connus du grand public, et l’absence de figures majeures de l’opposition, notamment celle de Cellou Dalein Diallo, ancien Premier ministre aujourd’hui en exil, change profondément la donne.
Les candidats écartés disposent de 72 heures pour déposer un recours auprès de la Cour suprême, qui devra rendre une décision définitive dans les 48 heures suivantes.
Un scrutin crucial après quatre ans de transition
Quatre ans après la chute du président Alpha Condé, renversé par Mamadi Doumbouya en septembre 2021, la Guinée s’apprête à tourner une nouvelle page de son histoire politique. Le scrutin du 28 décembre est perçu comme un moment décisif pour un pays marqué par la pauvreté, les tensions ethniques et une succession de régimes autoritaires depuis son indépendance.
La population, tout comme la communauté internationale, attend de cette élection un retour à l’ordre constitutionnel et la fin d’une transition militaire qui s’est prolongée bien au-delà des promesses initiales.
Mais la participation de Mamadi Doumbouya à cette course présidentielle risque d’alimenter la méfiance et de raviver les tensions politiques dans un climat déjà fragile. Entre espoir de changement et crainte d’un maintien du statu quo, les Guinéens s’apprêtent à vivre une campagne électorale sous haute surveillance.
Thom Biakpa




