Le trio des militaires au pouvoir dans les pays de l’Afrique de l’Ouest se mobilise pour riposter face aux sanctions annoncées contre le Niger à la suite des actions de leurs frères d’armes, ayant abouti à l’isolement de Mohamed Bazoum.
Bamako, Ouagadougou et Conakry s’opposent à la machine mise en marche par la CEDEAO et les partenaires extérieurs du Niger, pour paralyser les militaires du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP).
A travers un communiqué conjoint signé le lundi 31 juillet par les autorités maliennes et burkinabè, les deux États louent le peuple du Niger « qui a décidé en toute responsabilité de prendre son destin en main et d’assumer devant l’histoire la plénitude de sa souveraineté ».
Aussi, les signataires de cette note officielle, « dénoncent la persistance de ces organisations régionales à prendre des sanctions aggravant la souffrance des populations…refusent d’appliquer ces sanctions illégales, illégitimes et inhumaines…toute attaque militaire contre le Niger s’assimilerait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali… ».
Même son de cloche du côté de Conakry où le gouvernement « salue l’esprit républicain et la maturité des Forces de Défense et de Sécurité du Niger », tout en tirant la sonnette d’alarme : « L’intervention militaire sera un désastre humain dont les conséquences iront au-delà des frontières du Niger. Elle entraînera de facto la dislocation de la CEDEAO ».
Les trois pays menacent de quitter l’organisation sous régionale en cas d’application des sanctions contre le Niger, mais aussi de réagir militairement dans une situation de déploiement de militaires étrangers sur le sol nigérien.
Assimi Goïta du Mali, Ibrahim Traoré du Burkina Faso, Mamadi Doumbouya de Guinée Conakry, forment à trois, des soutiens importants pour les militaires nigériens du CNPS. Les crises diplomatiques auxquelles ont fait face ces derniers contre les instances africaines, l’Occident et les organisations internationales, ont permis à ces militaires au pouvoir de développer de nouvelles stratégies afin de tirer leur épingle du jeu. Avec l’aide de Moscou, ces trois pays engagés dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité dans le Sahel, ont rompu plusieurs contrats avec la France, ex puissance coloniale. Ces dirigeants africains proches de la Russie, vont-ils convaincre leur allié russe de soutenir l’armée nigérienne ? Va-t-on vers une autre rivalité entre la France et la Russie en Afrique ?
Tchuisseu Lowé