Photo: Afropages
Alors qu’il était menacé depuis un moment par le gouvernement français qui avait lancé une procédure à son encontre pour lui retirer la nationalité, le militant panafricaniste Franco-Beninois, Kémi Séba a brûlé son passeport samedi 16 mars dernier, lors d’une conférence de presse organisée à Fleury-Mérogis (Essonne) rapporte le confrère » 20 Minutes Suisse ».
Dans une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux, on retrouve le panafricaniste en train de brandir son passeport avant d’allumer une flamme. Par cet acte symbolique, le militant s’adresse au gouvernement français. « Votre passeport, ce n’est pas un os que vous nous donnez ou nous retirez en fonction de notre degré de soumission vis-à-vis de vous, comme si les Noirs étaient des chiens. Je suis un homme noir libre. Je suis un Africain libre. Je suis un Béninois libre », a-t-il déclaré.
Ce même samedi, le tribunal administratif de Versailles avait suspendu un arrêté pris par la préfecture de l’Essonne, visant à interdire la conférence de presse de Kémi Séba. Des risques de troubles à l’ordre public lui étaient reprochés. Dans sa décision, le juge des référés du tribunal administratif avait estimé que l’arrêté préfectoral « porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’expression et à la liberté de réunion ».
Dans le viseur du gouvernement, Kémi Séba avait fait l’objet d’une procédure, le 29 février dernier, afin de lui retirer sa nationalité française. Les instances françaises lui reprochent « une posture constante et actuelle résolument antifrançaise, susceptible de porter gravement atteinte aux intérêts français et de nature à caractériser une déloyauté manifeste » à l’égard de la France.
Si elle dénonce « des messages particulièrement virulents, voire outranciers contre la France, ses représentants et ses forces militaires, incitant à la rébellion contre les autorités locales jugées proches des autorités françaises », la direction générale des Étrangers mentionne également « les messages hostiles à la France » dans ses conférences.
Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Capo Chichi, a dirigé la Tribu Ka, groupuscule suprémaciste noir (dissous par décret présidentiel le 26 juillet 2006) dont les membres avaient défilé en 2006 rue des Rosiers, un quartier juif de Paris, en proférant des menaces et des insultes antisémites.
Militant contre le « néocolonialisme », Kémi Séba est réputé proche des activistes russes qui diffusent une idéologie anti-France en Afrique. Il avait été accusé en mars 2023 d’être un « relais de la propagande russe » et de servir « une puissance étrangère qui alimente le sentiment antifrançais », par le président de la commission de la Défense nationale de l’Assemblée nationale, Thomas Gassilloud.
Thom Biakpa