Une vue des armes saisies par l’armée malienne lors de l’attaque jihadiste de Bamako/ photo: ORTM
L’on en sait un peu plus sur le bilan de la double attaque de Bamako, perpétrée, le 17 septembre dernier, par le Jnim (Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans). Ce groupe Jihadiste on se souvient, a attaqué une école de gendarmerie et une base militaire située à l’aéroport de Bamako.
Si de façon officielle le bilan n’est pas encore connu, l’on a appris, ce jeudi de sources sécuritaires et civiles maliennes, que ce sont plus de 70 morts et plus de 200 blessés qui ont été enregistrés. Certaines de ces sources confient que ce bilan pourrait être plus lourd, puisque de nombreux blessés ont succombé quelques jours après.
Sur ces plus de 70 morts, une vingtaine a perdu la vie dans l’attaque de la base militaire située à l’aéroport de Bamako.
L’essentiel des victimes a été tuée dans les locaux ou aux alentours de l’école de la gendarmerie du quartier de Faladié, où les élèves avaient été surpris par les assaillants dans leur sommeil.
Les chiffres pour l’heure ne sont pas encore très précis sur la part de gendarmes, de soldats et de civils parmi les victimes. Mais il faut rappeler que les jihadistes ont visé, mardi, des cibles militaires, ce qui n’avait pas été le cas en 2015, lors des attentats du bar la Terrasse et de l’hôtel Radisson.
Jeudi 19 septembre dans la soirée, les autorités maliennes ont annoncé la fermeture de sept marchés aux bestiaux de la capitale pour « raisons d’ordre public », comme rapporté par un media international.
De son côté, le Jnim rattaché à al-Qaida et auteur de cette double attaque, dans ses messages de propagande, avait revendiqué « une centaine » de personnes tuées ou blessées, avec « de lourdes pertes » infligées « aux mercenaires de Wagner ».
Une cérémonie d’obsèques devait avoir lieu en fin d’après-midi, jeudi, à Bamako. Mais aucune image, aucune information à ce stade.
Les autorités maliennes de transition, comme leurs alliés nigériens et burkinabè de l’Alliance des États du Sahel, ne donnent plus depuis longtemps aucun chiffre sur les soldats tués au cours d’attaques « terroristes ». Officiellement pour ne pas faire le jeu de l’ennemi et pour ne pas démoraliser les troupes. Ceux qui s’y risquent, par devoir de transparence, d’information des citoyens, ou tout simplement pour honorer la mémoire des militaires, sont accusés de faire le jeu de l’ennemi et de vouloir saper le moral des troupes. Les opposants des régimes militaires en place estiment quant à eux qu’il s’agit de cacher la situation sécuritaire réelle du pays, laquelle risquerait de fragiliser le pouvoir.
Le président de transition du Niger, le général Tiani, a adressé ce jeudi soir un message de compassion et de solidarité à son homologue malien. « Ses condoléances les plus émues » et « sa profonde compassion au peuple malien frère » après la « malveillante attaque terroriste du 17 septembre ».
L’Union africaine pour sa part, « condamne la violente attaque terroriste perpétrée à Bamako », mardi. Dans un communiqué diffusé ce jeudi matin, le président de la commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, présente « ses sincères condoléances » aux forces maliennes, aux familles des défunts, aux autorités et au peuple du Mali. L’Union africaine estime « que ces attaques » qui « mettent en relief avec forte évidence la nécessité de redoubler d’efforts collectifs pour lutter plus efficacement avec le Mali et les autres pays du Sahel victimes des menées terroristes », et lance un « appel pressant au renforcement de la collaboration stratégique régionale et internationale ». Il y a aussi la réaction aussi du Tchad, qui dénonce «ces actes barbares ont fait de nombreuses victimes innocentes » et « causé des dégâts matériels importants ». Ndjamena exprime sa « solidarité indéfectible » au peuple et aux autorités du Mali.
Thom Biakpa
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