Vendredi dernier, l’institution a officiellement reconnu l’issue de la consultation populaire du 18 juin. Une mesure teintée de grands enjeux politiques.
Bamako va amorcer une nouvelle étape de sa gouvernance marquée par le renforcement des pouvoirs des hommes en treillis à la tête du pays. Une caution accordée aux dirigeants par le peuple à la suite du référendum de juin auquel le peuple a plébiscité à 96, 91 % le projet qui lui avait été proposé par le gouvernement.
Même si les gouvernants actuels entretiennent le mystère autour de leur avenir politique en rapport à l’élection présidentielle dont le calendrier ne fait l’objet d’aucune actualité, « les signes de leur présence dans une conquête future de la magistrature suprême planent » selon Ngatué Anicet, politologue.
« Les résultats du référendum constitutionnel démontrent avec aisance l’assentiment du peuple malien pour l’armée au pouvoir. Dans une approche stratégique, on peut admettre que la restructuration du Mali au plan sécuritaire et diplomatique, doublée d’une tendance révolutionnaire qui revendique l’entière souveraineté de l’État, fait l’unanimité au sein des citoyens locaux et de la diaspora malienne. Les dirigeants surfent sur ces mécanismes pour se projeter dans le temps », précise l’analyste.
A moins d’un an de la fin de la transition menée par le colonel Assimi Goïta, la réforme de la constitution qui vient d’être soutenue par le peuple et actée par la Cour constitutionnelle, pourrait rebattre les cartes du jeu politique.
Jeune Afrique s’interroge : « Le Mali d’Assimi Goïta se dirige-t-il vers une prolongation de la transition ? ».
Le renforcement de la décentralisation, la laïcité de l’Etat, le développement des langues nationales, la consolidation de la démocratie et bien d’autres points essentiels de la nouvelle loi, renforcent le pouvoir du président de la République. Des acteurs étrangers et l’opposition redoutent la volonté des autorités de se maintenir au pouvoir. Face à des contrepouvoirs peu visibles et moins actifs sur le terrain, les dirigeants maliens réussissent par leurs positions devant quelques partenaires extérieurs, à susciter la mobilisation des foules.
Tchuisseu Lowé