Crédit photo : Hannibal Hanschke/AP/SIPA
Le marché de la fourniture Internet en Afrique, s’est enrichi, ces derniers mois d’un nouveau promoteur. Il s’agit de Starlink, une entreprise portée par le milliardaire américain Elon Musk, qui connait un réel succès en ce moment.
Cette entreprise propose son service internet par satellite grâce à sa flotte satellitaire en orbite basse. Le fournisseur Starlink à travers cette technologie, propose de révolutionner l’accès à internet haut débit et projette de s’étendre rapidement sur le marché africain.
Mais le hic, c’est que Starlink n’a pas encore su conquérir le coeur de plusieurs pays de l’Afrique de l’ouest qui ne la reconnaissent pas encore comme une entreprise légale.
En effet, si des pays comme le Rwanda, le Bénin, le Kenya ou encore le Nigeria ont déjà signé des partenariats avec la société d’Elon Musk, ce n’est pas encore le cas avec les autorités de régulation des télécommunications de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso ou encore du Mali qui ont ouvertement menacé de sanctionner les utilisateurs de ce service, qui échappe pour l’instant à toute régulation.
Les communiqués publiés ces derniers jours par les autorités de régulation des télécommunications ivoiriennes, burkinabè et maliennes, portent sensiblement le même message : ils dénoncent l’importation, la vente et l’utilisation « illégale » des kits Starlink sur leur territoire. Des poursuites pénales peuvent être engagées contre les contrevenants, qui risquent de lourdes amendes. Les régulateurs tchadiens et nigériens avaient déjà publié des mises en garde similaires.
En Côte d’Ivoire par exemple, nous avons pu entrer en possession du communiqué de l’Agence de Régulation des Télécommunications (ARTCI). Le régulateur dans sa note, » informe les populations, les personnes morales et tous les acteurs du secteur des télécommunications/TIC qu’à ce jour, la société STARLINK n’est nullement détentrice de l’une des licences individuelles requises pour l’établissement et l’exploitation de réseaux de télécommunications/TIC en vue de la fourniture de services d’accès à Internet en Côte d’Ivoire ».
Selon un acteur averti du secteur au Niger, le déploiement des kits Starlink au Bénin et au Nigeria a provoqué un certain engouement de l’autre côté de la frontière – malgré le prix élevé de cette technologie. Des revendeurs locaux ont donc commencé à importer et à vendre ces kits au Niger, en dehors de tout cadre légal.
Les autorités voient ce phénomène d’un mauvais oeil. En l’absence d’accord avec Starlink, ces connexions échappent à toute taxation et font concurrence aux acteurs agréés. Le déploiement sauvage de ces kits de connexion poserait aussi des problèmes de sécurité : au Mali, une note du Conseil des ministres relève que cette technologie peut « favoriser les actions des groupes armés terroristes ».
Cependant, les autorités maliennes se disent prêtent à « examiner la faisabilité de l’utilisation légale de ce matériel avec les interlocuteurs officiels ». De son côté, le ministre nigérien des Télécommunications s’est entretenu avec des responsables de Starlink en marge d’un déplacement à Barcelone, récemment.
Trois mois après avoir déclaré l’illégalité de Starlink sur son territoire, le Ghana a finalement fait savoir qu’il envisage de signer un accord avec le fournisseur d’accès à internet, afin de résoudre les dysfonctionnements à répétition du réseau sur son territoire.
Thom Biakpa