Les tensions qui secouent le pays ont donné l’occasion aux manifestants d’exprimer le jour du souvenir de la liberté, leur opinion sur les évènements en cours. L’avenir du Niger divise la CEDEAO et les pays voisins tandis que les militaires au pouvoir maintiennent leur position.
La célébration de l’indépendance du Niger a été diluée dans les rivalités en cette édition 2023, en raison du contexte tendu entre les différentes parties. Les partisans d’une intervention militaire sur le sol nigérien ont en face d’eux les opposants à toute opération armée dans ce pays où les soldats ont renversé le pouvoir de Mohamed Bazoum.
Le Sénégal et la Côte d’Ivoire, membres de la CEDEAO, sont unanimes pour une riposte des forces sous régionales à Niamey. Le Mali et le Burkina Faso rejettent cette idée. Pareillement, le Tchad et l’Algérie, pays limitrophes du Niger, renoncent à toute attaque militaire chez leur voisin.
L’ultimatum lancé par la CEDEAO aux militaires nigériens pour pousser ces derniers à restituer le pouvoir de Mohamed Bazoum, a expiré. La fermeture de l’espace aérien du Niger par l’armée serait-elle une alerte dans la suite des évènements ?
Les hommes en tenue semblent déterminés à aller jusqu’au bout pour garder le pouvoir en écartant des affaires le gouvernement du président déchu. La CEDEAO qui envisage une expédition armée dans un pays membre, serait-elle en situation de non-respect de ses missions de maintien de paix et de sécurité dans la zone Ouest africaine? L’institution serait-elle dépassée par le cas actuel du Niger au point d’employer la force contre une armée nationale pour atteindre ses objectifs ?
Les puissances étrangères, favorables au retour de Mohamed Bazoum au pouvoir, tirent les ficelles dans l’ombre et ciblent certains pays de l’Afrique de l’Ouest, dont les dirigeants montrent des hostilités à leurs actions. A ce titre, la France vient d’annoncer la suspension de son aide à destination du Burkina Faso.
Tchuisseu Lowé