Le Général Abdourahamane Tiani, le président de la transition nigérienne/ photo: J.A
Le régime militaire du Niger, dirigé par le général Abdourahamane Tiani, a récemment pris la décision de retirer provisoirement la nationalité à deux individus, Maman Sani Ali Adam, connu sous le nom de Celon Ali Adam, et Boussada Ben Ali. Cette mesure, signée le 6 janvier 2025, fait suite à des accusations d’activités menaçant la sécurité publique.
Les autorités reprochent à ces deux personnes d’avoir tenu des propos à caractère raciste, xénophobe ou religieux, ainsi que d’avoir produit et diffusé des contenus susceptibles de troubler l’ordre public. Cette déchéance s’inscrit dans le cadre d’une ordonnance adoptée le 27 août 2024, qui établit un fichier spécifique pour les individus accusés d’infractions graves contre les intérêts stratégiques de la nation. Cette ordonnance permet au gouvernement de sanctionner quiconque soupçonné d’activités nuisibles à la sécurité nationale.
Les accusations portées contre Maman Sani Ali Adam et Boussada Ben Ali incluent des tentatives de perturber la paix, la diffusion de fausses informations et des discours incitant à la haine. Cette politique de répression, mise en place après le coup d’État de juillet 2023, se renforce de manière continue.
En octobre 2024, neuf personnalités, dont l’ancien chef rebelle et conseiller Rhissa Ag Boula, avaient déjà été touchées par des mesures similaires. En novembre, sept autres figures influentes, y compris les anciens ministres Hassoumi Massoudou et Alkache Alhada, avaient également perdu leur nationalité en raison d’accusations de trahison et de complot contre la sûreté de l’État. Ces décisions sont souvent accompagnées de poursuites judiciaires devant des tribunaux militaires.
L’ordonnance d’août 2024 stipule que les déchéances provisoires peuvent devenir définitives si les personnes concernées sont condamnées à une peine d’au moins cinq ans de prison. Ces mesures de déchéance de nationalité suscitent de vives critiques de la part de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l’homme, qui les considèrent comme une atteinte grave aux libertés individuelles. Avec ces deux nouvelles déchéances, le nombre total de citoyens nigériens sanctionnés depuis le coup d’État de juillet 2023 s’élève désormais à 18.
Thom Biakpa