Jean-Pierre Lihau, ministre de la fonction publique de la RDC/ AP
La République Démocratique du Congo (RDC) s’apprête à relancer un processus crucial pour la réforme de l’État : la mise à la retraite des agents publics. Ce projet, longtemps bloqué depuis 2023, concerne plus de 300 000 fonctionnaires à travers le pays et vise à rajeunir une administration surchargée tout en respectant les engagements pris avec le Fonds Monétaire International (FMI).
Le gouvernement congolais a élaboré un plan décennal qui s’étendra de 2025 à 2035. Ce plan a pour but de mieux gérer les effectifs de l’administration publique, qui a souffert d’un recrutement excessif et non budgétisé au cours des dernières années. Jean-Pierre Lihau, vice-Premier ministre en charge de la Fonction publique, a souligné que, entre 2017 et 2018, près d’un million de fonctionnaires avaient été recrutés en pleine période électorale, sans aucune provision budgétaire, laissant de nombreux jeunes avec des promesses non tenues.
Actuellement, l’administration compte environ 1,425 million d’agents. La mise à la retraite est perçue comme un levier stratégique pour assainir le secteur et optimiser la gestion des ressources humaines. Le plan repose sur deux piliers principaux. Le premier est un mécanisme budgétaire classique, avec un montant de 20 milliards de francs congolais (environ 7 millions de dollars) qui sera versé chaque mois sur un sous-compte dédié à la Banque centrale. Le second pilier introduit un mécanisme innovant : à partir de 2026, les banques pourraient avancer les indemnités aux retraités, que l’État rembourserait mensuellement sans surcoût pour le budget.
Cependant, la mise en œuvre de ce plan ne sera pas sans défis. Une commission technique interinstitutionnelle sera mise en place pour piloter le processus, réunissant des représentants de la fonction publique, du budget, des finances, ainsi que de la présidence, de la primature et de la caisse nationale de Sécurité sociale des agents publics de l’État.
Ce nouveau plan de retraite représente une étape significative vers une administration plus efficace et mieux structurée en RDC, tout en répondant aux attentes des fonctionnaires et aux exigences économiques du pays.