Barthélémy Dias, le maire de Dakar annonce qu’il déposera un recours suite à la déchéance de son mandat parlementaire / Photo: La vie sénégalaise
Le 9 décembre 2024, Barthélémy Dias, le maire de Dakar, a déclaré son intention de déposer un recours suite à sa déchéance de mandat parlementaire, une décision résultant d’une condamnation pour homicide prononcée en 2017. Cette condamnation, confirmée en appel et validée par la Cour suprême en décembre dernier, a suscité de vives réactions au sein de l’opinion publique.
« Je ne cherche pas à revenir à l’Assemblée nationale, mais je souhaite que les Sénégalais puissent constater par eux-mêmes si les actuels dirigeants croient réellement en l’État de droit », a affirmé Dias lors d’une conférence de presse, soulignant sa détermination à ne pas se laisser intimider.
La semaine précédente, le maire de Dakar avait été officiellement déchu de son mandat parlementaire en raison de cette condamnation, qui remonte à un incident tragique survenu en 2011, où un homme, Ndiaga Diouf, avait été tué par balle devant la mairie de Mermoz-Sacré Cœur, dont il était le responsable à l’époque.
Devant la presse, Barthélémy Dias a précisé : « Nous avons décidé de déposer un recours non pas pour retrouver notre siège à l’Assemblée, mais pour mettre en lumière l’incohérence des décisions prises par le pouvoir en place. Il est inacceptable de me radier tout en laissant d’autres députés, également condamnés, siéger sous prétexte qu’ils auraient suspendu leur mandat. »
Il a ajouté : « Si c’est une question de radiation, alors je demande également que d’autres députés, qui ont eux aussi été définitivement condamnés, soient radiés. Sinon, cela ne peut être qu’une application inégale de la justice. »
Barthélémy Dias a également tenu à clarifier que la décision de la Cour suprême ne constitue pas un jugement, mais plutôt une constatation des faits. « La Cour suprême ne juge pas, elle constate. C’est important de le rappeler », a-t-il insisté.
Pour finir, il a averti : « Ce qui se trame actuellement ne se limite pas à l’Assemblée nationale. Il y a des enjeux plus profonds en jeu, et nous ne resterons pas les bras croisés face à cela. »
Élu lors des législatives anticipées du 17 novembre 2024, Barthélémy Dias fait partie de la coalition d’opposition Samm Sa Kaddu, qui a récemment vu l’un de ses membres radiés pour une condamnation à deux ans de prison, dont six mois ferme. Ce contexte politique tendu souligne les défis auxquels fait face le Sénégal en matière de justice et de gouvernance, alors que les acteurs politiques s’affrontent dans un climat de méfiance croissante.
Thom Biakpa