Bassirou Diomaye Faye, Président du Sénégal / Photo : AFP
Au Sénégal, la dissolution de l’Assemblée Nationale par le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye était dans les tuyaux depuis plusieurs jours. Elle est désormais effective. Dans une adresse à la nation retransmise sur les antennes de la chaîne nationale sénégalaise, dans la soirée du Jeudi 12 septembre 2024, le président sénégalais a officiellement annoncé la dissolution de cette institution, en vertu de l’article 87 de la Constitution.
Dans son discours qui a duré 7 minutes, le président Bassirou Diomaye Faye, élu dès le premier tour à la présidentielle du 24 mars dernier, s’est dans un premier temps prononcé sur la situation politique délicate dans laquelle il se trouve, avec un Parlement dominé par l’opposition, notamment les députés du camp de son prédécesseur, Macky Sall.
Conformément aux règles du Conseil constitutionnel, le chef de l’État sénégalais devait attendre deux ans de législature pour pouvoir dissoudre l’Assemblée nationale. Ce cap a donc été franchi ce 12 septembre.
Lors de son message, le successeur de Macky Sall a clairement accusé la majorité parlementaire de « ramer à contre-courant de la volonté du peuple sénégalais ». Il a expliqué que les blocages intervenus ces derniers jours à l’Assemblée ont achevé de le convaincre sur le fait que « le gage d’une collaboration franche avec la majorité parlementaire (…) était une illusion. Celle-ci ayant décidé de se détourner du peuple pour promouvoir le culte du blocage, et ainsi entraver la mise en œuvre du projet sur la base duquel j’ai été élu », a-t-il relevé dans son discours.
Ainsi, s’appuyant sur l’article 87 de la Constitution, et après avoir consulté le Conseil constitutionnel, le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale, Bassirou Diomaye Faye a pris sa décision. « Je dissous l’Assemblée nationale pour demander au peuple souverain les moyens institutionnels qui me permettront de donner corps à la transformation systémique que je leur ai promise. Aujourd’hui, plus que jamais, l’heure est venue d’ouvrir une nouvelle temporalité à notre quinquennat », a-t-il indiqué.
Cette annonce de dissolution était finalement la seule option dont disposait le Président sénégalais pour pouvoir mettre à exécution certaines promesses de campagne, notamment la suppression de certaines institutions comme le Conseil économique social et environnemental et le Haut conseil des collectivités territoriales jugées inutiles et budgétivores.
Il est revenu dans son discours sur quelques exemples de blocages comme ce débat d’orientation budgétaire, annulé fin juin, après le boycott par les députés de la coalition de l’ex-président Macky Sall. Même scénario la semaine dernière, pour la proposition de supprimer le Haut Conseil des collectivités territoriales et le Conseil économique, social et environnemental, rejetée en bloc par les députés de l’opposition.
Les Sénégalais après cette dissolution, vont de nouveau se rendre aux urnes pour les élections législatives fixées au 17 novembre 2024. Ils auront à voter une nouvelle fois pour la rupture que veut incarner le camp du président Bassirou Diomaye Faye.
Thom Biakpa