Bassirou Diomaye Faye est contrarié par la Commision des Lois dans sa volonté de réviser la Constitution / Photo: Sud Quotidien
Au Sénégal, le Président Bassirou Diomaye Faye a introduit auprès de l’Assemblée Nationale, un projet de loi en vue de la révision de la Constitution. Ce projet vise principalement la suppression de deux institutions jugées budgétivores par le régime en place. Il s’agit du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) et le Conseil économique, social et environnemental.
Malheureusement, la demande du Président sénégalais s’est heurtée, samedi 31 août dernier, au refus de la Commission des lois de l’Assemblée nationale, composée majoritairement de députés de la coalition Benno Bokk Yakaar, de l’ancien président Macky Sall. Les membres de cette commission ont rejeté le projet de révision par 16 voix contre 14.
Pour Moussa Diakhaté, président de la commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains, le président Bassirou Diomaye demande une chose et son contraire. « C’est ce régime, son gouvernement, son président et son Premier ministre qui nous avaient dit qu’ils ne viendraient pas faire la déclaration de politique générale, parce que le règlement intérieur de l’Assemblée n’est pas à jour. Nous pensons qu’il est plus logique d’attendre que le règlement intérieur soit à jour pour demander la dissolution ou la suppression du Conseil économique, social et environnemental », a-t-il déclaré justifiant ce refus.
Toujours dans le cadre de ce projet de révision de la Constitution, les députés sont convoqués en séance plénière ce lundi 2 septembre 2024. Ils doivent à leur tour, se prononcer sur la question. Mais tout porte à croire qu’il sera très difficile pour le pouvoir en place d’atteindre l’objectif escompté, dans la mesure oùl’Assemblée National est dominée par la coalition Benno Bokk Yakaar de l’ancien président Macky Sall désormais dans l’opposition.
Par ailleurs, pour de nombreux observateurs, les chances de faire passer cette loi devant les députés en session plénière sont quasi-nulles. Pour eux, ce qui s’est passé à la commission des Lois reflète exactement le résultat des élections législatives avec 82 députés pour la majorité, Benno Bokk Yakaar, 80 députés pour l’opposition réunie et 3 non-inscrits. Si toutes les conditions sont réunies pour que l’Assemblée puisse se tenir en présence des députés, la loi risque de ne pas passer.
Vu donc la configuration actuelle de l’Assemblée nationale, le président Bassirou Diomaye Faye pour son premier texte majeur depuis son accession au pouvoir, risque de subir un revers face aux députés.
Thom Biakpa