Les cours à l’université de N’djamena au Tchad, sont perturbés depuis le mercredi 31 janvier 2024. Une situation due à une grève des étudiants qui ont décidé de manifester pour la réintégration de plusieurs de leurs condisciples, exclus pour mauvais comportement en octobre 2023. Face au refus des responsables de cette université d’accéder à leur requête, malgré une décision de justice qui ordonne la réinscription de leurs camarades, ces étudiants ont opté pour la manière forte en appelant à une grève générale.
Le mouvement d’humeur de ces étudiants a pris l’allure d’une course poursuite entre eux et les forces de l’ordre qui ont dû s’employer aux premières heures de la journée, dans les locaux des universités de la capitale pour empêcher l’installation de barricades, et éviter les casses.
Pour le président de l’Union nationale des étudiants Tchadiens (UNET), Mahamat Saleh Ahmat Ali, cette grève ne s’arrêtera pas tant que les autorités universitaires de N’djamena ne reviendront pas sur leur décision injuste d’exclure trente deux étudiants de cette université publique.
« Trente-deux étudiants injustement exclus ont été réhabilités par décision de la justice. La présidence de l’université refuse d’exécuter ladite décision. Par solidarité, le bureau national de l’Unet lance une grève sèche et illimitée sur toute l’étendue du territoire national à compter du 1er février 2024, pour appeler à leur réintégration », a-t-il fait savoir sur les ondes d’une radio.
Cependant, les étudiants ne sont pas unanimes sur ce mouvement de débrayage. Yaya Barkaï Mahamat, Secrétaire exécutif de l’Unet section de Ndjamena, ne partage pas la position de ses camarades : » Et même si on convoquait aussi un conseil de discipline par rapport à leur comportement ? Imaginez : nous sommes dans une université, les gens viennent avec des coupe-coupe pour brutaliser, ils sont hors-mandat. Nous ne sommes pas obligés de les respecter. Les gens doivent reprendre les cours normalement », a-t-il déclaré.
La tension en cours ne fait que retarder l’année académique estiment certains étudiants. « Ils ont perturbé même plusieurs sessions qui ont été programmées, et ils ont encore entamé une grève qui n’est pas souhaitable, lance l’un d’entre eux. Ce n’est pas aux étudiants de faire la justice ».
Une dizaine d’étudiants, dont le président de l’Unet, ont été arrêtés et placés au commissariat, jeudi soir pour trouble à l’ordre public.
Thom Biakpa