Michele Spatari, AFP
Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, abrite depuis le mercredi 14 février 2024, le sommet de l’Union Africaine, qui verra en fin de semaine, une trentaine de présidents et de chefs d’Etats Africains, prendre part à la 37e Conférence des chefs d’États de l’Institution. Mais avant cette retrouvaille entre les chefs d’Etats, c’est le Conseil exécutif de l’UA, composé des ministres des Affaires étrangères, qui a ouvert le sommet, ce mercredi 14 février dans la matinée.
Président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat dans son discours d’ouverture, a dressé un tableau inquiétant de la situation politique en Afrique, rythmé par plusieurs conflits et coups d’État. Il s’est certes prononcé sur la crise politique dans le monde marquée par la guerre en Ukraine et le massacre dans la bande de Gaza, parlant » d’un monde livré à une violence aveugle ». Mais le président de la Commission de l’Union Africaine, s’est surtout apesanti sur la situation en Afrique, dominée par une recrudescence de conflits et de coups d’État qui compromettent, selon lui, gravement l’avenir des institutions régionales africaines.
» Il se déroule un autre nouveau phénomène d’affaissement de nos institutions de gouvernance, régionales et continentale, et c’est l’Union Africaine qui s’en trouve menacée, puisque les communautés économiques régionales qui en sont les piliers sont de plus en plus fragilisées. Pour combien de temps l’édifice résistera-t-il à l’affaissement de ses piliers, de ses fondations ? « , s’est interrogé Moussa Faki.
A sa suite, la diplomatie comorienne, dont le pays assurait la présidence de l’UA cette dernière année, s’est montré moins virulente, mais a partagé les mêmes craintes sur la CEDEAO fragilisée par le retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso de ladite organisation.
» Les transitions politiques dans ces trois pays semblent s’enliser et leur retrait du bloc régional n’est pas de nature à favoriser le retour rapide à une normalisation institutionnelle », regrette Dhoihir Dhoulkamal, ministre comorien des Affaires étrangères ». Selon lui, » il appartient à la Cédéao d’entamer des discussions franches et sincères avec ces trois États membres pour sortir rapidement, et par le haut, de cette situation dommageable aux deux parties « .
Le diplomate comorien a déploré en outre, « une épidémie de changements anticonstitutionnels » sans jamais citer de pays, à l’instar du Sénégal, dont la crise actuelle n’a pas été abordée lors de la journée du mercredi 14 février.
Thom Biakpa