Dans le Nord du pays les casques bleus ont entamé leur départ le 23 octobre dernier. Le départ définitif de la Minusma programmé au plus tard le 31 décembre nécessite pour Bamako une revue du déploiement militaire dans les zones en proie à la rébellion.
Les troupes Wagner pourraient prendre le relais dans les foyers de tensions en appliquant une méthode de combat différente de celle des casques bleus.
La coopération militaire entre l’État du Mali et les forces russes Wagner, les résultats obtenus par les éléments de Moscou sur le terrain en comparaison aux actions des soldats onusiens, ont convaincu Bamako à renforcer sa collaboration avec le Kremlin. Les techniques de combat, la dotation en équipements militaires de pointe et les méthodes de renseignement apportées aux Forces armées maliennes (FAMA) par leur allié russe, galvaniseraient les soldats locaux appuyés sur le terrain par leur partenaire.
Dans la sous-région Ouest africaine l’Alliance des États du Sahel (AES) formée du Mali, du Niger et du Burkina Faso constitue une force commune pour défendre mutuellement chaque membre du groupe en cas d’attaque. Le Mali dispose des appuis nécessaires pour faire face au terrorisme de manière efficace afin de récupérer les zones aux mains des djihadistes. Mais ces organisations résistent. Tombouctou, Kidal, Gao et bon nombre de localités du Nord Mali échappent au contrôle du gouvernement. La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) plateforme de la rébellion armée à vocation séparatiste et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) proche d’Al-Qaida, multiplient les attaques contre les militaires, les populations et les institutions. Les exactions de ces rebelles ont causé le déracinement des peuples – sans abris en Mauritanie, au Niger et autres pays limitrophes du Mali.
Malgré les accords de paix signés entre les autorités maliennes et les extrémistes armés, les affrontements refont surface et entraînent des morts et des blessés dans les deux camps. Bamako fustige quelques puissances extérieures considérées comme principales pourvoyeuses en armement des troupes rebelles. « Les troubles au Mali font partie du jeu des grandes puissances en désaccord sur les intérêts et la vision globale du monde. L’Union africaine devrait s’impliquer activement pour limiter les dégâts », suggère Anicet Ngatué, analyste politique.
Tchuisseu Lowé
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