Le président ivoirien Alassane Ouattara lors de son arrivée au stade olympique d’Ebimpe, à Abidjan, le 22 juin 2025 pour le congrès du RHDP / AFP
En Côte d’Ivoire, l’incertitude plane sur l’avenir politique d’Alassane Ouattara, le président en exercice, qui a annoncé, dimanche 22 juin 2025, qu’il se prononcera “ dans les jours qui viennent ” sur sa candidature à la présidentielle d’octobre. Cette déclaration a suscité une vive attente parmi ses partisans, qui espèrent le voir briguer un quatrième mandat à la tête du pays.
Il a fait cette annonce lors du deuxième congrès ordinaire du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) au stade Olympique d’Ebimpé qui porte son nom. Ouattara a pris le temps de faire le bilan de son mandat tout en soulignant l’importance cruciale de préserver la paix et la sécurité en Côte d’Ivoire. Face à un stade comble, il a remercié ses partisans pour leur confiance, tout en précisant qu’il prendrait une décision après une mûre réflexion. Cette nuance dans son discours a laissé certains militants dans l’expectative, bien que beaucoup interprètent ses paroles comme un signe positif.
Les réactions au sein du congrès étaient partagées. Si certains jeunes militants, vêtus de t-shirts orange, scandaient des slogans en faveur de leur président, d’autres responsables du parti ont exprimé leur surprise face à l’absence d’une réponse immédiate. Un ministre a même avoué que le président les avait pris de court, laissant planer le doute sur ses intentions.
Dans le paysage politique ivoirien, les interrogations demeurent. Alassane Ouattara acceptera-t-il de se représenter ? Ou désignera-t-il une autre personnalité pour le représenter au sein du RHDP ? Les jours à venir seront cruciaux pour clarifier ces questions.
Du côté de l’opposition, le scepticisme est palpable. Des figures politiques comme l’ancien président Laurent Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan expriment leurs préoccupations face à une éventuelle candidature de Ouattara, craignant un retour à un système de parti unique. Gbagbo insiste sur la nécessité de lutter contre ce qu’il considère comme une dérive autoritaire, tandis qu’Affi N’Guessan espère que le président fera le bon choix, conscient des enjeux d’une candidature supplémentaire.
La collecte des parrainages pour les candidats à la présidentielle débutera le 1er juillet, et ceux-ci auront jusqu’au 26 août pour déposer leur dossier. Dans ce contexte, la décision d’Alassane Ouattara sera scrutée de près, tant par ses partisans que par ses opposants, alors que la Côte d’Ivoire se prépare à un moment décisif de son histoire politique.
Thom Biakpa