Le capitaine Ibrahim Traoré accuse la Côte d’Ivoire et le Benin d’abriter des camps d’entrainement de terroristes / Photo : Burkina 24
Le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso, vient encore une fois de jeter une pierre dans le jardin de la Côte d’Ivoire, un pays voisin avec lequel il entretient des relations tendues, mais aussi dans celui du Benin qui lui, a maille à partir avec le Niger, pays membre de l’AES.
Ce jeudi 11 juillet 2024, devant un palais des sports de Ouagadougou archi-comble, le chef de la transition burkinabé a ouvertement accusé la Côte d’Ivoire et le Benin d’abriter sur leurs sols, des bases françaises où des terroristes sont entrainés dans le but de déstabiliser le sahel. Le capitaine Ibrahim Traoré dit d’ailleurs détenir les preuves de ses accusations. “ Nous disposons de preuves de l’existence de bases françaises au Bénin et en Côte d’Ivoire pour entrainer des terroristes”, a-t-il déclaré.
L’on se souvient qu’au mois d’avril dernier, le capitaine Ibrahim Traoré dans un entretien accordé à la télévision nationale RTB, avait accusé la Côte d’Ivoire d’héberger des opposants à son régime et de n’avoir pas réagi quand des “ terroristes” ont franchi la frontière ivoirienne.
“Tous les déstabilisateurs du Burkina Faso sont là-bas, (ndlr Côte d’Ivoire) ils ne se cachent pas ; les officiels ivoiriens ont mal parlé du Burkina. À un moment donné, il faut arrêter l’hypocrisie, il faut dire la vérité : il y a un problème”, avait-il déploré.
En remettant le couvert ce jeudi 11 juillet devant toutes les forces vives du Burkina Faso avec qui il a partagé sa vision pour les cinq prochaines années qu’il passera à la tête du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré montre réellement qu’entre la Côte d’Ivoire et son pays, les relations ne sont vraiment pas au beau fixe.
Tout comme la Côte d’Ivoire, il a accusé le Benin d’être l’une des bases arrière de la déstabilisation des pays du Sahel. Cette accusation, le Niger également dirigé par une junte militaire avec à sa tête le général Abdourahamane Tiani, l’avait déjà brandie pour justifier son refus d’ouvrir ses frontières avec le Benin.
Pour le reste de son discours qui a porté sur ses ambitions à la tête du Burkina Faso lors des cinq prochaines années, le capitaine Ibrahim Traoré a indiqué qu’il continuera de traquer les terroristes jusque dans leurs derniers retranchements. “ Il n’y a pas d’alliance possible avec les terroristes, il n’y a pas d’alliance possible avec ces criminels. Soit, nous les combattons, soit ils nous combattent. Et nous avons opté pour le combat. Et c’est par là que nous serons libres, que nous serons réellement indépendants”, a-t-il réitéré, ce jeudi dans un palais des sports de Ouagadougou comble et acquis à sa cause.
Le chef de la junte burkinabé a également développé plusieurs pans de son projet de société pour les cinq années à venir. Il est revenu sur la relecture du code minier, le retrait de nombreux permis d’extractions de minerai aux multinationales étrangères, notamment dans l’or, pour potentiellement les renationaliser. La lutte contre la corruption, la modification du code pénal, les reformes dans les domaines de l’éducation, la santé, l’agriculture et des infrastructures, ont également été évoqués.
Thom Biakpa