Jean Emmanuel Ouédraogo, le premier ministre burkinabé est en phase avec le capitaine Ibrahim Traoré/ photo : AP
Depuis plus d’un mois, une circulaire émanant du Premier ministre Jean-Emmanuel Ouedraogo a été diffusée dans tous les ministères du Burkina Faso. Ce document, ressemblant à un véritable « rappel à la loi », exhorte l’ensemble des ministres à faire preuve de davantage de rigueur, notamment lors des recrutements liés aux projets de développement.
Datée du 7 janvier dernier, cette circulaire a été transmise à tous les ministres ainsi qu’aux présidents d’institution. Le ton employé par le chef du gouvernement révèle une préoccupation évidente quant aux pratiques en vigueur au sein des plus hautes sphères de l’État. Il semble que la gestion actuelle ne soit pas en adéquation avec les attentes de Jean-Emmanuel Ouedraogo.
Parmi les préoccupations soulevées, on trouve un manque de rigueur dans le processus de sélection des candidats et dans les niveaux de rémunération accordés aux personnes recrutées. Le Premier ministre insiste sur la nécessité de mettre toutes les candidatures en compétition, d’éviter d’exclure des postulants pour des raisons non objectives, et d’assurer une transparence accrue dans les procédures d’embauche, qui sont parfois sujettes à des critiques. Ces lacunes, selon lui, compromettent la bonne gouvernance des programmes de développement, entraînant ainsi une « insuffisance de résultats ».
Jean-Emmanuel Ouedraogo souligne l’importance de l’application rigoureuse de cette circulaire en concluant : « J’attache du prix à l’exécution de la présente circulaire ».
Des observateurs, interrogés à Ouagadougou, soulèvent également des interrogations concernant les compétences de certaines personnalités occupant des postes clés. Par exemple, la nomination d’un militaire à la tête du ministère de l’Agriculture interpelle. De même, la présence d’un proche du président Traoré à la direction de l’Agence pour la promotion de l’entrepreneuriat communautaire (APEC), qui gère un fonds de 17 milliards de FCFA (environ 26 millions d’euros), soulève des questions en matière de transparence et d’éthique.
Cette nouvelle directive témoigne d’une volonté de redynamiser la gouvernance et d’assurer une meilleure gestion des ressources publiques.
Thom Biakpa